La Foire internationale de New York 1964-1965 était une Exposition universelle. Elle s’est déroulée dans le parc de Flushing Meadows-Corona Park dans le quartier de Flushing. Le thème de la manifestation était ” Peace Through Understanding ” (La paix à travers la compréhension). On peut reconnaître l’architecture dite Googie qui est un style architectural futuriste issu de la culture automobile, de l’aviation à réaction, du Space Age et de l’Atomic Age.
L’Unisphere symbole de l’exposition
Elle s’est déroulée en deux parties échelonnées sur les années 1964 (du 22 avril au 18 octobre) et 1965 (21 avril au 17 octobre). Le symbole de cette exposition était l’Unisphere. Cette Unisphere est une représentation sphérique de la Terre à l’heure de la conquête de l’espace en acier inoxydable. Elle symbolise l’indépendance de la Terre. Elle est dédiée ‘’à la réussite de l’homme sur une planète qui rétrécit et un univers qui s’élargit’’ (Man’s Achievements on a Shrinking Globe in a Expanding Universe). Elle est l’œuvre du célèbre architecte paysagiste Gilmore D. Clarke (1892-1982) qui a dessiné le zoo de Central Park. Elle est la plus grande œuvre sphérique au monde avec une hauteur de 47,20 mètres pour un diamètre de 36,6 mètres et un poids de plus de 317,5 tonnes. Elle est située à l’emplacement même de la Perisphere, qui était le symbole de Foire Internationale à New York en 1939.
L’Unisphere était placée au centre d’un bassin, avec des jets d’eau, spécialement conçu pour adonner l’illusion que la sphère flotte dans l’espace. Pendant l’exposition, de nuit, un jeu de lumière donnait l’impression que le soleil rayonnait au-dessus de la Terre. De plus, les capitales de chaque pays étaient représentées par des petites lumières (jeu de 4 ampoules à chaque fois pour des raisons de maintenance en cas d’ampoule défectueuse). Autour de l’Unisphere, trois anneaux représentaient l’orbite terrestre. Ils symbolisaient les parcours de Youri Gagarine, premier homme dans l’espace et de John Glenn, premier américain en orbite, mais aussi Telstar, le premier satellite de communications. L’Unisphere existe encore aujourd’hui, et certains la considère comme le symbole du Queens.
Pour se déplacer dans la Foire, divers modes de transport sont proposés : métro flambant neuf, hélicoptère, monorail.
Présentées à cette Foire internationale les nouveautés futuristes de l’année comme les téléphones à touche, où chaque touche émet un bruit différent, ou encore des visio-téléphones permettant de voir son interlocuteur et d’être vu tout en lui parlant (FaceTime avant l’heure !). L’imagination débordante des exposants était cependant bien loin de ce que pouvait s’imaginer en 1964 le visiteur de cette Foire internationale de New York.
Avant l’ouverture de l’Exposition, la société WED Entreprises, ayant conçu le parc Disneyland, a été sollicitée pour développer des attractions.
Les marques étendards de l’Amérique
Ford, General Electric ou encore PepsiCo présentent chacun une attraction géante. Les trois pavillons était réalisés par Walt Disney Imagineering, et leur contenu reconstruit à Disneyland par la suite.
Ford propose un voyage dans le temps aux origines de la Terre intitulé Magic Skyway. À bord de Ford Mustang décapotables entre autres (sortie cette même année) guidées sur un rail, le visiteur pouvait observer les premiers animaux de la Terre, les dinosaures, sous la forme de robots animés, puis les premiers humains et les premières inventions de l’homme. La séquence des dinosaures nommée Primeval World est ensuite déménagée après la fermeture de la foire à Disneyland, au sein de l’attraction Disneyland Railroad.
General Electric proposait au contraire un voyage dans le futur intitulé le Carousel of Progress : la manière dont l’on se déplacerait sur la Lune, les cités sous-marines, les fermes du futur où tout se dirige en appuyant sur des boutons, les autoroutes qui s’illuminent d’une couleur différente en fonction de la destination, les régulateurs de vitesse qui adaptent automatiquement la vitesse de la voiture ou encore les appartements surélevés « sans voisin » dont disposeraient bientôt les grandes villes.
PepsiCo, qui sponsorise le pavillon de l’UNICEF avec l’attraction It’s a Small World, invite les visiteurs en croisière au moyen de petits bateaux au milieu d’audio-animatronics prenant la forme de poupées ou d’animaux représentant toutes les nationalités et chantant un hymne à la fraternité universelle. Les équipes de Disney n’ont eu que neuf mois pour concevoir et réaliser l’attraction
D’une manière générale, l’industrie américaine y était fortement représentée avec par exemple le Pavillon de General Motors qui présentait une exposition appelée Futurama avec des véhicules du Futur. Les visiteurs étaient assis sur des chaises qui se déplaçaient à travers des représentations miniatures en 3D et très détaillées du futur qui nous attendait. Durant cette exposition, plus de 26 millions de personnes visitèrent ce pavillon. Des dizaines de pays et plus de 150 pavillons d’exposition participèrent à cette exposition. Beaucoup de pavillons et de lieux d’expositions étaient en lien plus ou moins direct avec l’espace. Le plus célèbre de ces lieux était le United States Space Park avec notamment des capsules Gemini et Apollo, un module d’exploration lunaire.
Pavillon Transportation & Travel.
C’était un pavillon de deux étages auquel était accolé un dôme géant, le Moon Dome. Ce dôme, en plastique transparent, représentait fidèlement le sol lunaire en relief. Des films étaient diffusés à l’intérieur sur un écran à 360° dont un court-métrage de 20 minutes parlant de l’infiniment grand, l’espace à l’infiniment petit, l’atome. Ce pavillon présentait les moyens de transports allant du transport aérien au transport sous-marin. Pour l’année 1965, le thème principal de ce pavillon était les martiens visitant la Terre.
Hall of Science
Le Musée des Sciences de New York est l’ancien Hall of Science. On pouvait y voir une simulation très réaliste d’un rendez-vous spatial avec des maquettes échelle 1 de deux vaisseaux spatiaux. Les fusées du Space Park sont toujours sur place à proximité du Hall of Science.Elles ont été restaurées.
En 1964, l’Amérique était en pleine tourmente avec le vote du Civil Act rights mettant fin à la ségrégation, les émeutes d’Harlem, les manifestations des ouvriers du chemin de fer et la guerre du Vietnam qui faisait rage. Cette exposition devait redonner le moral aux américains en pleine conquête spatiale avec le premier vol du programme Gemini sans équipage. Une exposition peu avare de technologie pour l’époque mais qui a connu un gouffre financier en dépit des 51 millions de visiteurs.
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