C’est reparti ! Le Solex renaît de ses cendres mais devient high tech. A assistance électrique et fabriqué en Normandie à Saint Lô dans la Manche, le Solex est disponible à un tarif de 1.800 à 3.000 euros selon le niveau d’équipement et la batterie.
Un vélo à assistance électrique
Les premiers vélos à assistance électriques (VAE) Solex “Made in France” doivent être mis en vente “fin janvier début février”, a précisé lors d’une conférence de presse sur le site de production Grégory Trébaol, directeur général d’Easybike, la PME à l’origine de cette relance.
“Solex fait partie du patrimoine français. C’est ce qui va nous permettre d’apporter quelque chose de différenciant par rapport à un simple vélo électrique”, a ajouté le fondateur d’Easybike qui a produit 15.000 vélo à assistance électrique en 2016 de marque Easybike et Matra.
Pour le démarrage de la production, une quinzaine de salariés, habillés pour l’occasion de pulls marins estampillés Solex, travaillaient à l’assemblage des premiers Solex dans l’usine de 4.000 m2. Il y a trois modèles : Solew Sport Dirt, le plus viril, Solex sport Trekking le VTC et Solexity Infinity le plus urbain (en haut de page).
Vers une cinquantaine de points de vente
L’objectif de production est de 3 500 Solex à l’année. Easybike a pour objectif de vendre les Solex dans 50 à 60 points de vente d’ici à fin juin en France. C’est la troisième fois depuis 1995 qu’une société tente de relancer la légendaire marque Solex. La précédente tentative date de 2009 et la production était en Chine.
Les Solex version Easybike seront vendus entre 1 800 et 3 000 euros selon la gamme.
Depuis 1946, 7 à 8 millions de Solex avaient été vendus jusqu’à l’arrêt de la production par Motobécane en 1988. Le vélo fonctionnait alors avec un mélange d’huile et d’essence.
Une exception française
L’histoire du Solex est à l’initiative de deux copains. Tout commence au début du siècle quand Maurice Goudard et Marcel Mennesson créent leur entreprise de fabrique de carburateurs pour l’automobile : Solex. Un nom court, de 5 lettres et 2 syllabes, euphonique, sans aucune signification et pouvant se prononcer dans toutes les langues…
Les deux compères remportent en 1906 l’appel d’offres de la Compagnie générale des omnibus, ce qui représente quatre cents autobus à équiper de carburateurs centrifuges.
Un brevet pour un vélo avant-gardiste
Mobilisés sous les drapeaux, la société perdure néanmoins. En 1916, Marcel Mennesson fait une demande de brevet pour une bicyclette peu gourmande en énergie avec un moteur auxiliaire à explosion à loger au centre de la roue arrière.
Le premier prototype est produit en décembre 1940. Les inventeurs annoncent une vitesse de 35km/h. Les caractéristiques sont celles du futur Solex : cylindrée de 38 cm , une transmission par galet, cylindre décalé par rapport à l’axe de la roue et le carburateur à niveau constant alimenté par une pompe à membrane avec retour du surplus de carburant vers le réservoir. Ce moteur est installé sur un vélo d’homme Alcyon à grandes roues de 700, couleur noir à filets blanc et rouge, c’est le premier modèle de VéloSoleX. Il sera produit en pré-séries en 1942.
Un succès fulgurant
La production et la mise en vente seront effectives au mois d’avril 1946. Le prix de vente, inferieur à un mois de salaire minimum, est de 13 600 Francs. Et bien entendu grâce à sa faible consommation : « il ne coûte qu’un sou au kilomètre ! », argument décisif pour le public. Il est fabriqué dans une usine à Courbevoie à raison de 15 machines par jour.
Le service après-vente est exemplaire. Un réseau de stations-service Vélosolex maille le territoire français. Dans ces stations, on se ravitaille en Solexine, le carburant mis au point avec BP en 1947. Un mélange prédosé d’huile et d’essence vendu en bidon de 2L, idéal pour la longévité́ et la performance du moteur.
En 1948, l’usine produit 25000 exemplaires et 36 000 en 1949 ! 100 solex vendus par jour ! A partir de 1951, les modèles se perfectionnent et la production passe à 100 000 unités en 1953… Les premiers numéros de série apparaissent : 330, 660, 1010 ou encore 1400.
Les stars du cinéma l’adoptent
Pratique pour se faufiler, économe dans sa consommation, le Vélosolex séduit les jeunes, les travailleurs mais aussi les plus grandes stars de l’époque. Brigitte Bardot lui apportera aussi sa notoriété.
En 1974, Renault puis Motobécane reprennent la marque Solex. En 1983, Motobécane est racheté par Yamaha, et devient MBK. En 1988, la production de Solex en France, à Saint-Quentin, s’arrête définitivement puis reprendre de façon éphémère en 1995 dans une version chinoise.
On connaît l’histoire aujourd’hui, le Solex continue de vivre avec son temps et sa philosophie. Etre économe et utiliser une énergie peu coûteuse. Souhaitons-lui de faire des étincelles.
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