• Veronica Lake : Miss Peekaboo


    Veronica Lake de son vrai nom Constance Frances Marie Ockelman est née le 14 novembre 1922 à New York. Son style, en particulier sa coiffure très caractéristique, lui dissimulant un œil, a fait d’elle un mythe du cinéma.

    Elle a tourné la quasi-totalité de ses films sur une période de moins de dix ans entre 1939 et 1949 mais devint tout de suite très célèbre. 

    En 1937, Constance a 12 ans et perd son papa Harry E. Ockelman. Sa mère, se remarie un an plus tard. En 1938, sa famille déménage à Beverly Hills en Californie où elle suit des cours d’art dramatique. Elle entame sa carrière d’actrice en tant que figurante dans Sorority House (1939).

    Le Peekaboo style incarné par Veronica Lake

    Lors du tournage de Sorority House, le réalisateur John Farrow remarque sa coupe particulière : cette longue mèche de cheveux blonds qui lui cache l’œil droit et lui donne un air mystérieux. Ce côté Peekaboo fait effet (nom du jeu utilisé avec les enfants) quand on se cache un oeil. En août 1941, il la présente alors au producteur de la Paramount, Arthur Hornblow Jr., auquel elle devra son nom de scène : Veronica (prénom de sa secrétaire) Lake évoquant le bleu de ses yeux, qui lui fait passer un test sur I Wanted Wings :

    « Nous avons fait une scène où j’étais censé être pompette à une table dans une petite boîte de nuit. Les choses allaient bien jusqu’à ce que j’appuie mes coudes sur le bord de la table… Mon coude droit a glissé du bord de la table envoyant mes longs cheveux blonds tomber sur mon œil gauche. J’ai passé les quelques minutes suivantes à essayer de continuer avec la scène alors que je n’arrêtais pas de secouer la tête pour enlever les cheveux de mes yeux. »

    Dépitée, elle savait qu’elle avait perdu la chance de jouer le rôle et a quitté le studio en sanglotant. Mais est venu l’appel téléphonique du directeur de la photo. Il la voulait pour le rôle. Elle obtient un contrat à la Paramount. I Wanted Wings fut en effet une réussite.

    Alan Ladd le partenaire attitré pour 4 films de Veronica lake. “This Gun for Hire.” 1942

    Elle enchaîne alors une série de succès et incarne pour quelques années l’archétype de la femme fatale. On la retrouve à l’écran le plus souvent dans des films noirs tels que La clé de verre, Tueurs à gages, où elle partage l’affiche avec Alan Ladd (acteur de taille raisonnable en adéquation avec les 1m51 de Veronica Lake).

    Les cheveux blond miel de Veronica Lake – plats sur le dessus parce que les femmes portaient des chapeaux dans les années 40 – sont coiffés avec une raie latérale profonde et balayés vers le côté opposé. Des vagues drapent sa joue et une seule boucle en S tombe de manière séduisante sur un œil. Longue et ample, coulant sur les épaules et dans le dos, la coiffure dite Peekaboo devient un incontournable de la mode. Les femmes affluent dans les salons de beauté de tout le pays pour obtenir “The Lake Look”. La Fuller Brush Company annonce même que Lake donne à ses cheveux quinze minutes de caresses chaque jour avec l’une de leurs brosses.

    Durant la Seconde Guerre mondiale, sa coiffure devient très appréciée des femmes américaines, au point que le gouvernement américain lui aurait demandé de changer de coupe – ce qu’elle fera – pour inciter les femmes travaillant dans les usines d’armement à adopter une coiffure plus pratique et plus sûre.

    Veronica Lake dans “So Proudly We Hail” (1943) avec cheveux courts.

    Pendant cette période bénie sur le plan professionnel, Veronica enfante une première fois : Elaine Detlie voit le jour en 1941. Cependant, son mariage avec le réalisateur John Detlie bat de l’aile. En 1943, elle retombe enceinte, mais d’un autre soupirant… De plus en plus sujette aux troubles comportementaux, elle tente de provoquer une fausse couche en se jetant du haut d’une chaise sur le sol. Le petit Anthony nait prématurément mais meurt sept jours plus tard. Pour éviter un scandale, la Paramount invente une chute de Veronica sur un câble en plein tournage. Elle divorce de John Detlie en décembre 1943.

    Elaine Detlie et sa mère Veronica Lake

    La jeune femme de vingt et un an se remarie dès 1944 avec le réalisateur d’origine hongroise André de Toth. Dominateur, André était jaloux des revenus de son épouse, qu’il dépensait sans gêne, mettant les finances du foyer en danger. Le couple met deux enfants au monde : Andre Anthony Michael III (1945) et Diana (1948). Pas vraiment faite pour élever des enfants, la jeune mère de famille se met à boire plus que de raison.

    C’est à partir de cette période qu’elle acquiert la réputation d’être difficile et capricieuse. En 1944, la carrière de Lake vacille avec son rôle antipathique d’espionne nazie dans The hour before the dawn (1944). Le film est un flop. Encore une fois, elle porte ses cheveux dans un style plus sévère, car la guerre est toujours en cours.

    The hour before the dawn, 1944
    
    
    
    
    

    Heureusement, elle se rattrape en 1946 avec Le Dalhia Bleu qui marque l’apogée de sa carrière. Pourtant confinée dans des rôles de dévoreuse d’hommes glaciale dont elle n’arrive pas à se démarquer, le déclin s’amorce ensuite. Les films Slatterry’s hurricane en 1949 et Stronghold en 1951 font illusion.

    Le Dahlia Bleu en 1946

    Ainsi en 1948, la Paramount ne renouvelle pas son contrat. Elle ne tourne plus alors que très épisodiquement, dans de grandes difficultés financières elle est arrêtée plusieurs fois pour ivresse et tapage.

    En 1961, un reporter la reconnaît dans un bar de New York où elle travaille comme serveuse. Il publie son histoire, ce qui vaut à Veronica Lake un regain de popularité, donnant lieu à quelques apparitions à la télévision. Elle publie une autobiographie, Veronica: The Autobiography of Veronica Lake, en 1970, et tourne dans deux films mineurs.

    Sa santé physique et mentale continue à décliner. Le 7 juillet 1973, elle décède à cinquante ans d’hépatite dans un hôpital de Burlington dans le Vermont. Son fils organise ses obsèques à l’Universal Chapel à New York City le 11 juillet mais aucun autre parent n’assiste à la cérémonie.

    Kim Basinger dans L.A. Confidential et son allure Peekaboo

    Comme souvent la gloire vient après. Plusieurs films contemporains de Veronica Lake ont fait allusion à l’actrice au cours de leur action. Par exemple dans Uniformes et jupons courts de Billy Wilder, où le bal final voit débarquer un contingent de jeunes filles du pensionnat, arborant toutes la coupe caractéristique de Veronica Lake. L’ombre d’un doute d’Alfred Hitchcock, où la petite Ann termine ses prières en demandant à Dieu de bénir sa famille, Veronica Lake et le Président des États-Unis. Dans le film L.A. Confidential, adapté du roman de James Ellroy Kim Basinger joue le rôle d’un sosie de Veronica Lake avec sa coiffure caractéristique. On peut également citer elle film le Dahlia noir mais également Qui veut la peau de Roger Rabbit avec Jessica Rabbit à la coiffure très Peekaboo.

    Veronica restera donc à jamais une source d’inspiration avec son look bien à elle, glamour et travaillé.

  • Marilyn Monroe chapitre 4 (1960-1962) : Requiem pour un mythe


    Le début dessinées 60 coïncide avec la rencontre entre Marilyn Monroe et Yves Montand pour le film Le Milliardaire. Aucune star masculine de l’époque de voulait tourner ce film, Paul Newman, Cary Grant, Yul Brunner, Gregory Peck… sont pressentis mais il faut chanter et lever la jambe et surtout partager la vedette avec la capricieuse Marilyn.

    Marilyn Monroe, Gene Kelly, qui joue son propre rôle et Yves Montand sur le tournage du Milliardaire (1960)

    La romance Montand

    En 1959, Yves Montand était à New York où il se produisait sur scène. Marilyn était venue à sa première en compagnie d’Arthur Miller que Montand connaissait pour avoir joué sa pièce Les sorcières de Salem. C’est Marilyn qui suggéra le nom de Montand aux producteurs du film. Il présentait l’avantage de savoir danser et chanter. Il fut une oreille attentive et complice pour une Marilyn toujours en proie à ses excès. Mais ce qui représentait pour Marilyn une histoire d’amour n’était pour Montand qu’une passade, attaché plus que jamais à Simone Signoret.

    Marilyn voit son nouveau psychiatre, le Dr Ralph Greenson, quasi tous les jours. Il exerce une influence marquée sur sa patiente. C’est aussi l’époque où Marilyn  rencontre John F. Kennedy, qu’elle connaissait déjà depuis 1954, chez l’acteur Peter Lawford marié à sa soeur, Patricia Kennedy.

    S’ensuit en 1961, Les Désaxés de John Huston avec Clark Gable et Montgomery Clift. Marilyn interprète un rôle spécialement écrit pour elle par son mari Arthur Miller, celui d’une femme qui vient de divorcer, qui est perdue, qui ne sait pas où aller ni que faire, et qui est très déçue des hommes. Le personnage de Roslyn  s’inspire à s’y méprendre de Marilyn.

    Marilyn Monroe à gauche de Clark Gable son partenaire dans le film Les Désaxés et Arthur Miller tout en haut.

    Le film n’eut guère de succès à sa sortie. Il est aujourd’hui connu pour des raisons particulières. Clark Gable mourut en effet d’un infarctus quelques semaines après la fin du tournage. Marilyn Monroe fut désignée responsable de ce drame, en raison d’un tournage marqué par ses retards incessants ou sa dépression nerveuse, qui l’a contrainte à être hospitalisée pendant 12 jours. La femme de Clark Gable, enceinte à cette époque, lui en voudra beaucoup ce qui jetera Marilyn dans une nouvelle phase de dépression. Pour couronner le tout, Arthur Miller, las des excès de son épouse, demanda le divorce.

    La dernière demeure de Marilyn à Beverly Hills

    En janvier, elle acquiert ce qui sera sa dernière demeure au 12305 Fifth Helena Drive à Brentwood dans les environs de Los Angeles à Beverly Hills. C’est une maison de plein pied avec piscine pas très grande au fond d’une impasse se terminant en placette ronde. Comme tous les précédents appartements ou maisons, elle en avait fait repeindre l’intérieur entièrement en blanc. Le mobilier minimaliste était mexicain.

    Un anniversaire, une chanson, une robe mythique

    Le 19 mai 1962, un événement vient encore enrichir, s’il en fallait plus, sa légende. Elle est invitée à chanter Happy Birthday lors de la célébration du  45ème anniversaire du Président Kennedy alors qu’elle tourne le film Something got to give réalisé par George Cukor. Elle reçoit un courrier de la Maison Blanche le l’invitant au « New York’s Birthday Salute to The President » de la part de Kenneth O’Donnell, assistant particulier du Président. Il lui indique que sa présence à cette soirée « garantirait un succès extraordinaire à l’événement et un hommage de circonstance au Président Kennedy ». Jacqueline Kennedy annule sa venue et passe la journée au Loudon Hunt Horse Show avec ses enfants, John et Caroline. La célébration de l’anniversaire de Kennedy se tient au Madison Square Garden devant plus de 15 000 personnes. L’événement est également un gala de collecte de fonds pour le Parti Démocrate.

    Peter Lawford, le beau-frère du Président, introduit Monroe avant son apparition sur scène. Il fait allusion à la réputation de l’actrice d’arriver toujours en retard en l’annonçant à plusieurs reprises alors qu’elle n’est même pas encore sur scène. Lorsque Monroe apparaît finalement elle ôte son manteau d’hermine blanche pour révéler une robe de soie moulante et étincelante devant un public stupéfait. L’actrice porte une robe de soie moulante à même la peau rehaussée de 2 500 strass qui donne l’illusion de la nudité.

    Une robe créée par un français

    Deux mois plus tôt, Richard Adler, le producteur de la soirée avait interrogé Marilyn au sujet de la robe qu’elle allait porter. Elle lui avait promis une robe historique et lui décrivit une robe noire à col montant Norman Norell. En parallèle et dans le secret le plus complet elle engagea un couturier français, Jean-Louis Berthault qui avait pour consigne de lui faire une robe «éblouissante». Ce dernier était responsable des costumes de la Columbia, et l’actrice était impressionnée par les robes moulantes qu’il avait créé pour Marlène Dietrich. Berthault réalisa la robe avec 200 pièces d’une étoffe non doublée sauf au niveau de l’entrejambe et des seins, à même le corps de Monroe, et il fallut trois semaines pour coudre les 2 500 perles de cristal sur la robe. La robe emblématique de Monroe créée par Berthault pour un coût d’origine de 1 440,33 $ équivaudrait aujourd’hui à 8 970 $ !

    Photo lors du tournage de Something got to give…

    Une tragédie digne d’Hollywood

    Cette parenthèse enchantée ne fut qu’éphémère. Ses allers-retours chez son médecin Greenson et DiMaggio, un nouveau coma dû aux barbituriques, tout cela pendant le tournage de son nouveau film Something’s got to give, était finalement un rien prémonitoire. Le 7 juin la Fox la vire du tournage. Des négociations sont immédiatement engagées. Le 20, la Fox annonce la reprise du tournage. DiMaggio et elle parlent remariage…. D’autres projets de films sont lancés, I love Louisa et Jean Harlow story. Le vendredi 3 août, elle se consacre à de nombreux appels téléphoniques professionnels et privés et notamment son psy. Le samedi elle semble déprimée et confuse. Le Dr Ralph Greeson envoie Eunice Murray, la femme à tout faire (chargée sans doute de l’espionner). Cette dernière indique à 20h30 qu’elle va bien.

    À partir de ce moment-là les théories et versions divergent. Qui est venu, quand, pourquoi, averti par qui…. Quand est-ce que Marilyn est morte exactement ? Vers 4h30 du matin, le Dr Ralph Greeson, fracture une fenêtre de la chambre. Eunice Murray, la gouvernante de l’actrice, l’avait appelé en pleine nuit, car Marilyn ne répondait plus à ses appels et la porte de sa chambre était fermée à double tour. Greenson découvre Marilyn couchée sur le ventre, entièrement dévêtue. L’une de ses mains repose sur son téléphone, comme si elle avait tenté d’appeler quelqu’un au secours. La police arrive à 4h35 du matin. Deux des médecins proches sont déjà sur place. Nous sommes le 5 août 1962.

    L’autopsie révélera que Marilyn avait ingurgité 13 mg de Pentobarbital soit dix fois la dose normale et 8 mg d’hydrate de chlorate soit 20 fois la dose recommandée. Tout le déroulé de cette macabre soirée ne peut laisser que des doutes sur le bienfondé de ce suicide volontaire,  accidentel ou forcé. Tout fut bâclé : les déclarations de témoins et notamment celles d’Eunice Murray, l’arrivée tardive de l’ambulance, l’enquête hâtive de la police, les conclusions des légistes. La chambre a été soigneusement nettoyée, le corps vraisemblablement déplacé, pourquoi la gouvernante était-elle en train de nettoyer les draps du lit de Marilyn quand le sergent Jack Clemmons entra dans la chambre à 4h35 du matin ? S’agissait-il de nettoyer les traces d’un lavement décidé par le psychiatre de Marilyn et qui aurait en réalité causé la mort ? S’agissait-il de nettoyer d’autres traces, celles d’un meurtre ? Marilyn gênait-elle trop les Kennedy ? En savait-elle trop sur leurs relations ? La Mafia voulait-elle embarrasser les Kennedy ?

    Personne n’ayant réclamé son corps après son décès, c’est Joe DiMaggio qui organisa la cérémonie selon les rites juifs (Marilyn avait “épousé” aussi la religion de son ex mari Arthur Miller). Il fit savoir qu’il interdisait aux gens d’Hollywood et à la famille Kennedy d’apparaître au cimetière. Seuls son maquilleur et son masseur purent assister à la cérémonie. Lee Strasberg, sa répétitrice, lut l’Homélie et Over The Rainbow interprété par Judy Garland diffusée. 24 personnes au total étaient présentes.

    Marilyn repose au Pierce Bros Westwood Park Memorial sur le domaine de Westwood village où sont également enterrés Dean Martin et Natalie Wood. Une simple stèle “Marilyn Monroe 1926-1962” est posée. Jusqu’à son propre décès, Joe DiMaggio fit fleurir sa tombe trois fois par semaine d’une rose rouge.

    Marilyn Monroe Chapitre 1 : 1926-1945

    Marilyn Monroe Chapitre 2 : 1946-1952

    Marilyn Monroe Chapitre 3 : 1953-1959

  • Robert Conrad : L’acteur shérif


     En février 2020, le comédien Robert Conrad, âgé de 84 ans, nous a quitté. Chanteur, acteur et même assistant-shérif, Robert Conrad, alias James West et Pappy Boyington a eu une vie aux multiples facettes, ancré dans le subconscient pour deux séries marquantes des années 1960 et 1970, Les Mystères de l’Ouest  et Les Têtes Brûlées.
    Né en 1935 à Chicago où il passe son enfance, Robert Conrad est le fils d’un responsable technique et d’une mère directrice des relations publiques sur le label musical Mercury Records. L’homme au regard bleu clair est un petit gabarit d’ 1 m 67 (ce qui en fait forcément quelqu’un de bien…) devient boxeur en catégorie poids plume, et alterne les petits boulots comme livreur de lait ou docker. Puis, cet habitué des cabarets se lance dans les années 1950 dans une carrière de chanteur sous le nom de Bob Conrad, sort plusieurs disques où il joue les crooners tout en prenant des cours de théâtre.

    Ses premiers rôles dans des westerns

    Intrigues à Hawaï (1959-1963)

    Au milieu des années 1950, il va devenir un acteur en contrat avec un grand studio, comme beaucoup à cette époque. C’est ce que raconte notamment « Once Upon A Time… In Hollywood », le dernier film de Quentin Tarantino, dans lequel Leonardo DiCaprio incarne un comédien de séries westerns sous contrat, ce qui était le cas de Robert Conrad. Il en signe un premier avec Warner Bros, chez qui il va décrocher plusieurs petits rôles au cinéma, avant de s’illustrer dans la série d’ABC « Intrigues à Hawaï » entre 1959 et 1963.

    Robert Conrad est James West dans “Les Mystères de l’Ouest” avec son fidèle acolyte Artemus Gordon.

    En 1965, Conrad décroche, chez CBS, le contrat qui va le rendre populaire : la série Les Mystères de l’Ouest, produite jusqu’en 1969. Il y incarne James West, sorte de super shérif œuvrant pour les services secrets américains à la fin du XIXe siècle.

    Homme d’action entièrement vêtu de noir faisant équipe avec Artemus Gordon (joué par Ross Martin), il y affronte d’étranges adversaires. Gadget, science, action, fantastique font bon ménage. Ironie de l’histoire, Robert Conrad endossera réellement l’étoile d’assistant shérif au milieu des années 1980.

    Une tête brûlée

    En 1972, Robert Conrad s’engage avec NBC dans la série Les Têtes brûlées. La série diffusée en France sur Antenne 2 entre 1977 et 1979, raconte le quotidien d’une escadrille de pilotes de Corsair casse-cou durant la guerre du Pacifique et la Seconde Guerre mondiale. Son héros, Greg alias Pappy Boyington, est un meneur d’hommes, un as du pilotage au grand cœur qui ne se sépare jamais de son chien, un bull-terrier surnommé Barback.

    Gregory Boyington a vraiment existé : cette forte tête a été recrutée par l’armée américaine pour former une escadrille de pilotes  n’ayant peur de rien, qui va s’illustrer durant le conflit. Ces militaires sont tous âgés d’une vingtaine d’années, tandis que leur chef, Boyington, en a 30, d’où le surnom de « pappy » donné par ses pilotes. Après le conflit, l’homme racontera son parcours dans un livre, qui servira de base au synopsis de la série.

    Bonjour shérif adjoint

    Père de huit enfants, sa carrière au début des années 80 décline. Il ne tourne plus que dans des téléfilms qu’il produit lui même bien souvent. Après avoir quitté sa villa de Malibu il s’installe dans la Vallée de l’Ours, en Californie du Nord et accepte le poste d’assistant-shérif de la vallée.

    En 2003, sous l’emprise de l’alcool, au volant de sa Jaguar, il percute un autre conducteur qui décède, à la suite de ses blessures. Reconnu coupable de conduite en état d’ivresse, Robert Conrad est condamné à six mois de prison avec sursis. Lui-même grièvement blessé dans l’accident, sa moelle épinière et ses nerfs ont été atteints, il est resté paralysé du côté droit. un destin de part et d’autre de la loi.

  • Tuesday Weld : la lolita qui dit non


    Tuesday Weld, Susan Ker Weld de son vrai nom est l’une des rares enfants mannequins ayant réussi à persévérer au cinéma à la fin des années 50. Née à New York le 27 août 1943, elle perd son papa à l’âge de 3 ans. Sa mère Yosème fait d’elle un enfant à succès pour des publicités et catalogues de ventes  par correspondance pour subvenir aux besoins de la famille : “Je devais rattraper tout ce qui avait mal tourné dans la vie de maman” déclara t-elle plus tard.

    Avec un petit minois pareil, le succès ne se fait pas prier. Mais à neuf ans, elle fait une dépression nerveuse… commence à boire fortement et tente de se suicider à l’âge de douze ans.

    En 1956, elle débute au cinema dans le film à petit budget Rock Rock Rock! avec Chuck Berry puis dans un petit rôle dans le drame policier d’ Alfred Hitchcock The Wrong Man.

    Elle est choisie deux ans plus tard pour La brune brûlante (1958). Sa performance  impressionne les dirigeants de la Fox qui l’a signe pour un contrat à long terme. Ils la placent dans la série télévisée CBS The Many Loves of Dobie Gillis qu’elle partage avec Warren Betty et reçoit 35 000 $ pour un an.

    Tuesday Weld et Warren Betty dans The Many Loves of Dobie Gillis

    Weld devient la reine adolescente d’Hollywood jouant principalement des rôles de Lolita (Elle refusera pourtant le film Lolita en 1962…). Sa vie privée pour le moins active avec des hommes bien plus âgés enrichit les gazettes à scandale. En 1960 elle remporte le Golden Globe du meilleur espoir pour Millionnaire de cinq sous (The five pennies).

    Tuesday Weld et Elvis lors du tournage de Wild in the country en 1961

    Elle enchaine les tournages avec Les lauriers sont coupés (1961), L’amusant Appartement pour homme seul (1962). Elle donne la réplique à Elvis Presley dans Wild in the Country (1962) avec qui elle aura une relation amoureuse. S’ensuit La Dernière Bagarre (1963), Le Kid de Cincinnati (1965) avec Steve Mc Queen. 

    Le Kid de Cincinnati avec Steve McQueen et Tuesday Weld

    Dans les années 70, elle joue au côté de Gregory Peck, Jack Nicholson dans des films plus profonds. Elle deviendra une actrice de série télé jusqu’au succès de Il était une fois en Amérique en 1984, puis dans Chute Libre avec Mickaël Douglas en 1993.

    Tueday Weld aura 3 maris et 2 enfants. Une actrice singulière qui aura refusé de jouer dans LolitaBonnie and Clyde , Rosemary’s Baby se privant volontairement d’un succès certains.

     

    Tuesday Weld en 1960

  • Rock Hudson : l’acteur à la double vie


    Rock Hudson, de son vrai nom Roy Harold Scherer Jr., est un acteur américain qui aura marqué Hollywood par son ambivalence. Pur produit de l’âge d’or d’Hollywood dans les années 50, il est aussi tristement célèbre pour avoir été l’un l’une des premières vedettes à déclarer publiquement sa seropositivité.

    Né le 17 novembre 1925 à Winnetka dans l’Illinois, le jeune Roy est issu d’une famille modeste d’origine irlandaise par sa mère et d’un père d’origine suisse alémanique qui les abandonne très tôt. L’enfance n’est pas très heureuse aux côtés d’une mère dominatrice et autoritaire et d’un beau-père violent. Dès ses 18 ans, en 1943, il prend la poudre d’escampette et s’engage dans la marine et embarque pour les Philippines pour travailler comme mécanicien dans l’aviation. Il est démobilisé en 1946 et en 1946, il s’inscrit d’abord à l’université de Californie du Sud pour y étudier le théâtre mais se fait renvoyer à cause de ses mauvaises résultats. Il exerce alors plusieurs petits boulots d’ouvrier agricole ou camionneur.

    Le roi du western

    L’horizon s’éclaircie quand Il tente sa chance à Hollywood. il décroche un petit rôle dans son premier film : Les Géants du Ciel (1948). La prestation de Rock Hudson dans ce long métrage est célèbre pour une mauvaise raison : il a besoin de 38 prises pour dire une seule réplique ! Mais, il attire l’attention d’un chasseur de talents, Henry Willson  qui lui fait faire dans un premier temps de la figuration. Il se fait remarquer et obtient des seconds rôles dans les films d’action et les westerns de Raoul Walsh. Le metteur en scène lui donne la vedette dans Victime du destin (1952) et La Belle Espionne et Bataille sans merci (1953).

    C’est en 1952 qu’il fait une rencontre décisive pour sa carrière en la personne de Douglas Sirk. Grâce au succès du film qu’ils tournent ensemble, Qui donc a vu ma belle ?, l’acteur trouve enfin de nombreux premiers rôles après une quinzaine de films comme dans Winchester 73 ou Les Affameurs dont James Stewart est la tête d’affiche. Il joue également avec Steve Cochran dans Le Justicier impitoyable et Anthony Quinn dans L’expédition du Fort King.

    Rock Hudson dans Taza, fils de Cochise

    Rock Hudson devient l’interprète fétiche de Sirk, qui mise beaucoup sur son allure athlétique et son physique séduisant. Il est remarqué dans le western Taza, fils de Cochise (1954) puis Tout ce que le ciel permet (1956) et Capitaine Mystère (1955).

    Encore une fois, c’est Douglas Sirk qui lui offre des rôles aux antipodes des précédents, et qui le pousse à se surpasser en tant qu’acteur. Ensemble, ils enchaînent les “mélodrames flamboyants” : Le Secret magnifique (1954), Tout ce que le ciel permet (1955) et Ecrit sur du vent (1956). Il est présent, aux côtés de James Dean, avec qui il aura quelques anicroches, et Elizabeth Taylor, dans Géant (1956) de George Stevens, dans Le Carnaval des dieux (1957) de Richard Brooks. Ces interprétations d’hommes torturés et sensibles marquent un nouveau tournant dans la carrière du comédien. Mais il montre aussi qu’il peut jouer des rôles plus légers.

    L’acteur de comédies

    La fin des années 50 le voit donc triompher dans des comédies, souvent en compagnie de l’actrice Doris Day, comme Confidences sur l’oreiller (1959), Un Pyjama pour deux (1961) ou Ne m’envoyez pas de fleurs (1964). La comédie est un genre qui lui va bien puisque la même année, Howard Hawks lui offre le premier rôle dans Le Sport favori de l’homme, quiproquo entre un homme et une femme dans le monde de la pêche.

    John Wayne et Rock Hudson dans les Géants de l’ouest

    Rock Hudson dans Darling Lili

    C’est à la fin des années 60 que Rock Hudson se tourne de nouveau vers des rôles plus physiques. Son corps est mis à rude épreuve puisqu’il affronte des températures très froides dans Destination Zebra, station polaire en 1968, se bat contre un John Wayne taciturne  dans Les Géants de l’Ouest (1969) et replonge dans les combats de la Première Guerre Mondiale  avec Darling Lili, de Blake Edwards. Malgré cette collaboration, la carrière de l’acteur marque le pas. Il tourne sous la direction de Roger Vadim Si tu crois fillette (1971), rivalise avec Dean Martin dans Duel dans la poussière (1973), avec dans ses bras toujours les plus charmantes actrices : Angie Dickinson, Barbara Carrera ou Mia Farrow. s’essaye même à la science-fiction  avec Embryo (1976). Mais toutes ces productions sont secondaires. L’acteur migre alors vers le petit écran, à travers des séries ou des téléfilms télé McMillan (1971-1977), Détroit (1978) et Chroniques martiennes (1980).

    Ronald Reagan et Rock Hudson en 1984

    Il tourne son dernier film, L’Ambassadeur, en 1984 aux côtés de Robert Mitchum et de Ellen Burstyn. Le 25 juillet 1985, à Paris, Rock Hudson révèle qu’il est atteint du sida, et marque les esprits en révélant son visage décharné par un sarcome de Kaposi. Yanou Collart, son attachée de presse et amie, est dans l’obligation de débourser 300 000 dollars pour louer un 747 afin de rentrer à Los Angeles car aucune compagnie ne veut le transporter. L’acteur décède quelques mois plus tard, le 2 octobre 1985 à Berly Hills.

    Une homosexualité dévoilée tragiquement

    Dès le mois suivant, son homosexualité est ouvertement évoquée dans la presse. Les rumeurs sur sa relation avec Claudia Cardinale à l’époque sont en réalité fausses, l’actrice révèlera plus tard avoir fait croire à son couple avec Rock Hudson aux journalistes pour protéger la carrière de l’acteur, à une époque où l’homosexualité était plutôt mal perçue. Phyllis Gates, son ancienne femme, écrira un livre sur leur mariage arrangé par leurs patrons communs.

    Archétype du jeune premier “homme à femmes” aux allures de gendre idéal, la mort de l’acteur contribue à attirer l’attention sur l’épidémie de sida et sur ses conséquences dramatiques.

     

  • Marilyn Monroe chapitre 3 (1952-1959) : la consécration


    Début 1952, Marilyn Monroe enchaine les films avec en premier lieu Troublez-moi ce soir, son premier grand rôle, puis de Chérie, je me sens rajeunir où elle sera pour la première fois en blonde platine, sa nouvelle image et marque de fabrique. C’est à cette époque qu’elle rencontre son futur mari Joe DiMaggio, légende vivante du baseball, qui vient de prendre sa retraite.

    DiMaggio son mari et fidèle compagnon

    Ils se rencontrent pour la première fois lors d’un dîner organisé par un ami en commun au Villa Nova Restaurant, à New York. Le courant passe tout de suiteIls se marièrent deux ans plus tard le 14 janvier 1954 à San Fransisco. La jalousie de Joe aura raison du couple, et se sépareront officiellement le 1er novembre 1955. Néanmoins, ils resteront toujours en contact et Joe sera présent dans la vie de Marilyn, notamment dans les moments les plus durs. Le 7 avril 1952, Marilyn fait sa première couverture pour le magazine LIFE.

    Couverture du magazine LIFE pour Marilyn le 7 avril 1952.

    1952 le début des films mythique

    Son salaire au cinéma est augmenté mais n’atteint toujours pas le niveau des stars de la Fox. La presse révèle que sa mère a été patiente dans un hôpital psychiatrique alors que Marilyn avait raconté être orpheline. Pour Le démon s’éveille la nuit qui sort cette année, son nom est pour la première fois au-dessus du titre du film. Mais le meilleur reste à venir : Niagara, une histoire sur fond d’adultère est l’un des rares films où Marilyn joue un rôle de « méchante » puis Les hommes préfèrent les blondes pour lequel elle est payée environ 15 000 dollars alors que Jane Russell reçoit dix fois plus. Cette comédie musicale se situe dans le milieu des danseuses de revues. Le scénario joue sur l’opposition totale entre les caractères des deux danseuses vedettes : d’une part, Lorelei Lee et d’autre part, Dorothy Shaw. La première, blonde naïve, n’est intéressée que par les hommes riches et le mot « diamant ». La deuxième, brune à la répartie bien aiguisée, tombe toujours amoureuse d’hommes honnêtes mais peu fortunés, et ce au grand désespoir de son amie. Russell étant plus grande que Marilyn Monroe, les talons des chaussures de Jane furent réduits, alors que ceux de Marilyn furent agrandis au maximum pour le film. Après ce film, les deux actrices sont appelées à marquer de leurs mains et chaussures le trottoir en face du Grauman’s Chinese Theater, près du célèbre Walk of Fame sur Hollywood Boulevard.

    Barbituriques et belles dentelles

    Premières pilules pour maintenir sa ligne… pour le tournage de Comment épouser un millionnaire début 1953. Elle touche maintenant 1 500 dollars par semaine encore en deçà des seconds rôles qui touchent déjà 5 000, voire 10 000$. Elle refuse de tourner dans un film auquel la Fox l’a attachée, Pink Tights, car elle doit y (re)jouer une bête et sexy blonde.

    Marilyn Monroe en Corée avec les soldats américains.

    En février 1953, elle part pour la Corée divertir les Yankees. C’est l’époque aussi des premiers somnifères.

    Elle travaille avec Ben Hecht sur son autobiographie dont elle recevra le premier jet en avril mais le livre ne paraîtra qu’en 1974. Entre deux films, elle enregistre des chansons pour la RCA. 1954 marquera la rencontre avec la famille Strasberg : Lee, le professeur de La Méthode, Paula, sa femme qui deviendra aussi son coach, et Susan qui joue avec elle dans le film Sept ans de réflexion en août 1954, devenu mythique grâce à la scène de la bouche de Métro où Marilyn voit sa jupe se soulever sous un conduit d’aération d’une bouche de métro. Cette scène trouve son origine dans un cliché pris par un ami intime de Marilyn , le photographe Sam Shaw. Ce dernier avait photographié en 1941 un groupe de filles dont la jupe de l’une d’elles se soulevait par un coup de vent pour la couverture du magazine Friday. Le photographe suggéra alors de reproduire cette scène dans le film.

    La scène de la bouche de métro dans Sept ans de réflexion, devenue depuis l’une des plus célèbres de l’histoire du cinéma, a nécessité le blocage de Lexington Avenue à Manhattan. De nombreux badauds s’étaient réunis autour du tournage de la scène, qu’il a fallu reprendre de nombreuses fois.

    En janvier 1955, la société Marilyn Monroe Productions est fondée avec Milton Greene, un photographe avec qui elle travaille. C’est l’année où elle entre aux cours de l’Actors’ Studio de Lee Strasberg. Elle rencontre Arthur Miller, le célèbre écrivain new yorkais. Le 31 décembre, elle signe un nouveau contrat avec la Fox qui lui donne enfin plus de pouvoir: 100 000 dollars par film ainsi que 500 dollars par semaine pour frais divers, regard sur le scénario, le metteur en scène et le chef de la photographie; elle peut jouer dans un nombre égal de films auprès de la concurrence qu’avec la Fox.

    Changement de nom en 1956

    En mars 1956, elle change officiellement son nom de Norma Jeane Mortenson en Marilyn Monroe et enchaine avec Arrêt d’autobus. Elle se marie en juin avec Arthur Miller qui a divorcé de sa femme Mary quelques mois auparavant. Elle tourne Le Prince et la danseuse (août 1956), pendant lequel on lui annonce qu’elle est enceinte, elle fera une fausse couche.

    Marilyn et Jack Lemmon dans “Certains l’aiment chaud” en 1959

    Le Dieu somnifère

    En 1957, Elle commence à voir presque tous les jours un psychiatre. Sa santé se détériore. Elle prend du poids, boit, devient irascible. Elle refuse plusieurs films mais accepte Certains l’aiment chaud en 1958. L’hôtel utilisé comme décor pour évoquer la Floride est le Del Coronado Hotel, à San Diego en Californie. Exaspéré par les retards incessants de Marilyn Monroe, ainsi que son manque de professionnalisme, Tony Curtis aurait commenté qu’ “embrasser Marilyn Monroe, c’était comme embrasser Hitler”. A l’issue du tournage une surdose de somnifères l’amène à l’hôpital en septembre. Marilyn tombe de nouveau enceinte, ce qui se solde par une nouvelle fausse couche.

    Marilyn et Arthur Miller

    Elle tourne Le Milliardaire en 1959 avec Yves Montand qui ne restera pas insensible à son charme. Elle rencontre John F. Kennedy et tourne Les Désaxés,  film écrit pour elle par Arthur Miller. Après un nouveau séjour à l’hôpital, Miller la quitte et divorce. Elle se fait interner dans un hôpital mais passe par erreur quelques jours dans la section psychiatrique, où DiMaggio doit venir la délivrer. Elle et DiMaggio continuent à passer beaucoup de temps ensemble.

    Gene Kelly, Marilyn et Yves Montand sur le tournage du Milliardaire

     

    Elle fait la connaissance de Robert Kennedy. Elle subit par ailleurs sa sixième opération gynécologique due à des complications diverses. Marilyn rencontre sa demi-soeur, voit beaucoup Frank Sinatra, a ses premières discussions pour son prochain film, et passe le nouvel an avec DiMaggio qui reste malgré tout son refuge.

    Marilyn Monroe photographiée par Harold-Lloyd en 1953

  • Jane Fonda : actrice activiste


    Née à New York, Jane Fonda est née à New York le est la fille de l’acteur Henry Fonda et de sa seconde épouse d’origine canadienne Frances Ford Seymour. Cette dernière se suicide à l’âge de 42 ans en 1950 alors que Jayne n’a que 12 ans. Violentée dans son enfance, la mère de Jayne séjourna de nombreuses fois pour bipolarité dans des institutions psychiatriques.

    Jane Fonda, 1959

    Jane étudie à la Emma Willard School, une école élitiste réservée aux filles.Elle prend des cours de théâtre puis en 1956  part à Paris étudier l’art pendant deux ans. À son retour aux États-Unis en 1958, elle rencontre Lee Strasberg, qui la prend sous sa coupe à l’Actor’s studio de New York.

    Elle commence alors sa carrière cinématographique en 1960 avec la comédie La Tête à l’envers de Joshua Logan, dans lequel elle reprend le rôle qu’elle avait incarné au théâtre, celui d’une pom-pom girl poursuivant une star du basket incarnée par Anthony Perkins. Grâce à ce rôle elle obtient le Golden Globe de la révélation féminine de l’année.

    Jane Fonda – Café de Flore Paris, 1961 by Willy Rizzo

    Elle enchaîne avec La Rue chaude, drame adapté du roman de Nelson Algren se déroulant durant la Grande Dépression, où elle montre l’étendue de sa gamme de jeu, en incarnant une prostituée de la Nouvelle-Orléans. Le film est connu pour être le premier film hollywoodien à parler du lesbianisme. Fonda tient ensuite le rôle principal féminin de la comédie dramatique L’École des jeunes mariés, adapté d’une pièce de Tennessee Williams, incarnant une jeune femme qui se précipite dans un mariage incertain avec un vétéran de la guerre de Corée. Sa prestation lui vaut une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie et le long-métrage remporte un succès commercial.

    Une femme française

    Auberge de la Colombe d’Or in Saint-Paul-de-Vence, photo by Francois Pages, Sept. 1963

    En 1963, elle vient en France pour tourner le thriller Les Félins de René Clément, le réalisateur de « Jeux interdits » (1952), avec Alain Delon. L’histoire ? En Amérique, Marc a séduit la femme d’un gangster. De retour en France, il est traqué, sur la Côte d’Azur, par des tueurs chargés de le supprimer pour venger l’honneur de leur patron. Pour leur échapper, il se fait engager comme chauffeur par deux riches américaines. On lui prête avec son partenaire Alain Delon une idylle avec Alain Delon qu’elle ne dément pas et qui profitera au lancement du film. Sa carrière fait une percée avec la parodie de western Cat Ballou, dans laquelle elle incarne une institutrice devenant hors-la-loi. Le film obtient cinq nominations aux Oscars et fait partie des dix plus grands succès au box-office de l’année 1965. Jane Fonda devient une actrice qui rapporte.

    Jane Fonda dans La ronde dirigé par Roger Vadim, 1964

    À cette époque, elle rencontre Roger Vadim, qui deviendra son premier mari en 1965  : “Un homme extraordinaire, totalement charmant, sexy, érotique, moitié russe, moitié français, complexe”, se souvient-elle quarante ans plus tard. Il la dirige dans La Ronde, remake d’une comédie de mœurs ayant autrefois réuni Danielle Darrieux et Simone Signoret, que Vadim fait basculer dans un registre plus torride et qui fera scandale aux Etats-Unis. Elle dira “La France m’a appris l’érotisme“.

    Jane Fonda dans Barbarella

    En 1967,  elle jette au fond du panier l’offre du producteur italien Dino De Laurentiis : l’adaptation d’une bande dessinée aussi futuriste que délurée, Barbarella, de Jean-Claude Forest. Sophia Loren et Brigitte Bardot ont elles aussi balayé d’un revers de main la proposition. Mais c’était sans compter la vista et l’opportunisme de Vadim, qui rattrape le projet au vol et convainc Jane de d’accepter le rôle principal, tout en récupérant au passage le siège de réalisateur.

    Jane Fonda et Roger Vadim avec la petite Vanessa.

    Il fait d’elle un sex-symbol et mais également une mère avec la venue de la petite Vanessa en 1968. Le couple restera huit ans ensemble mais l’infidélité de Vadim aura raison du couple : “Il représentait tout pour moi. J’étais très naïve, très américaine, et totalement captivée par cet homme étrange. (…) Je pensais qu’avec lui je donnerais le meilleur de moi-même comme actrice, mais que je pourrais aussi me réaliser pleinement en tant que femme.”

    Robert Redford, et Jane Fonda, dans ‘Barefoot in the Park’, 1967

    Elle enchaîne avec une comédie Barefoot in the Park tournée avec Robert Redford. Le synopsis : Deux jeunes mariés, Corie et Paul Bratter, sont follement épris l’un de l’autre. Ils ont oublié le reste du monde. Hélas, la lune de miel terminée, les nouveaux époux ont des problèmes d’appartement sur lesquels ils ne sont pas tout à fait d’accord. Elle pense un peu trop à sa toilette pour être belle et plaire à son mari, lui, un peu trop à ses affaires pour gagner de l’argent et plaire à sa femme. Corie voudrait que son mari devienne moins guindé et soit capable de marcher « pieds nus dans le parc ». Commence alors une comédie délirante. Le film est adapté de la pièce de théâtre à succès de Neil Simon. A noter qu’en 1981, Thierry Lhermitte membre du Splendide jouera dans une adaptation de la pièce. Les deux monstres sacrés du cinéma américains sont aujourd’hui encore très liés.

    Jane Fonda en novembre 1967

    L’année suivante, l’adaptation du roman d’Horace McCoy par Sydney Pollack : On achève bien les chevaux fait d’elle une star internationale incontestée. En novembre 1970, Klute de Alan J. Pakula elle joue le rôle d’une prostituée traquée par un psychopathe. Elle sera oscarisée pour ce rôle.

    Une femme engagée

    Parallèlement, elle lance une campagne de soutien pour le Black Panthers Party et son leader récemment libéré de prison : Huey Newton. Ce dernier devient une célébrité. De gros dons de la part de l’establishment de New York et d’Hollywood affluent : Leonard Bernstein, Marlon Brando, Jane Fonda, Donald Sutherland, Harry Belafonte, Angie Dickinson et Jane Fonda. En 1970, elle décrit le Black Panther Party comme « notre avant-garde révolutionnaire ; nous devons les soutenir avec de l’amour, de l’argent, de la propagande et du risque ». Elle alerte également l’opinion publique sur la situation désastreuse des Amérindiens aux États-Unis. Elle devient l’égérie de la nouvelle gauche américaine. Elle se rend à Hanoï en juillet 1971. Durant cette visite, elle fait la tournée des écoles et des hôpitaux, on la verra casquée et juchée sur un canon antiaérien vietcong, pointé vers les avions américains.

    Jane Fonda sur une base anti aérienne dans le Nord du Vietnam en Juillet 1972

    En 1972, à Hanoï, elle est photographiée assise sur le siège d’un canon anti-aérien nord-vietnamien, coiffée d’un casque militaire. L’action de Jane Fonda au Vietnam fut violemment dénoncée par la classe politique américaine qui voyait en elle le symbole de l’antipatriotisme. Vingt ans après, Jane exprime ses regrets quant à sa pose sur la photo, avant de se raviser : « notre gouvernement nous mentait et des hommes mouraient à cause de cela, et je sentais que je devais faire tout ce que je pouvais pour dénoncer les mensonges et aider à mettre fin à la guerre ».

    En 1972, elle tourne avec Yves Montand sous la direction de Jean-Luc Godard et de Jean-Pierre Gorin dans Tout va bien. Plus tard, les deux réalisateurs, en hommage à l’actrice, réaliseront un autre film : Letter to Jane, où ils commentent une heure durant la photographie de Jane prise lors de son voyage au Vietnam en pleine guerre, faisant à ce moment-là les gros titres de l’actualité.

    En 1973, elle épouse le sénateur démocrate Tom Hayden, dont elle partage les engagements politiques. Ils ont un fils aujourd’hui acteur : Troy Garity

    Après avoir obtenu un second Oscar pour Le retour en 1978 où elle joue l’épouse d’un vétéran du Vietnam, la vie de Jane Fonda ressemble a une success story à l’américaine, reine du Fitness, elle fait fortune avec des clubs et des cours de remise en forme et se marie en 1991 avec Ted Turner , magnat de la presse. Aujourd’hui, à plus de 80 ans, elle est à l’affiche de la série Netflix, Grace et Frankie. Une autre époque…

  • Lauren Bacall : The Look


    Nous sommes dans les années 40, Hollywood vit son âge d’Or et inonde le monde de son lot de stars toutes plus glamour les unes que les autres : Rita Hayworth, Gene Tierney, Janet Leigh… Ronald Reagan. Tous les studios, Warner, Fox et MGM en tête, sont à l’affut le nouveau visage du cinéma. Et c’est une photo publiée dans Harper’s Bazar qui va apporter la lumière : elle se nomme Betty Perske plus connue sous le nom de Lauren Bacall.

    Alors que sa mère se trouve au cinéma – ça ne s’invente pas – la petite Betty Joan Perske nait le 16 septembre 1924 dans le Bronx à New York. Ses parents d’origine roumaine l’élève dans la tradition juive orthodoxe (elle est la cousine germaine de Shimon Peres, ancien président de l’État d’Israël et Lauréat du prix Nobel de la paix). Son père prend rapidement la poudre d’escampette alors qu’elle n’a que 8 ans. Sa mère reprend alors son nom de jeune fille : Bacal.

    Merci Harper’s Bazar
    Très vite, la jeune Betty rêve de devenir actrice et a pour idole Bette Davis. A 17 ans elle débute le théâtre et suis les cours de l’American Academy comme une certaine Catherine Hepburn ou Cary Grant. Elle devient aussi mannequin et dès mars 1943, elle fait la couverture du Harper’s Bazar. C’est alors que le réalisateur Howard Hawks la remarque.

    Ce dernier a pour ambition de « créer » un nouveau profil de star de cinéma. Il est le réalisateur de L’impossible Monsieur Bébé ou Scarface. Hawks travaille sur le film Le port de l’angoisse avec Humphrey Bogart dans le rôle titre.

    Humphrey Bogart et Lauren Bacll dans “Le Port de l’angoisse” (1944)

    Il lui fait passer des essais et l’embauche dans la foulée. Hawks change son prénom pour Lauren (qu’elle n’aimait pas du tout) et Betty ajoute un L à Bacall.

    Lorsqu’Howard Hawks lui annonce qu’elle aura pour partenaire Humphrey Bogart, Lauren Bacall ne se montre guère enthousiaste, indiquant qu’elle aurait préféré jouer avec Cary Grant. Bacall est terrifiée par la caméra et garde la tête baissée contre sa poitrine, levant seulement les yeux pour regarder son partenaire. C’est de là que lui vient son surnom « The Look ». In fine, son regard et sa voix rauque si caractéristiques font merveille, le film, sorti en 1944, est un vrai succès.

    Quatre films avec Bogart
    Howard Hawks enchaîne un deuxième film avec les mêmes acteurs Le grand sommeil (qui sortira en 1946). Dans Les passagers de la nuit, Bogart qui fait son troisième film avec Lauren Bacall s’introduit dans sa loge pour l’embrasser, elle a 19 ans il en a 44. Bacall qui surnomme Bogart « Bogie », est sous le charme de cet homme cultivé, drôle , aimant lire. Très vite, ce dernier quitte sa femme et épouse Lauren Bacall le 21 mai 1945. Ils auront deux enfants au cours de leur 12 ans de vie commune.

    Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans Key Largo

    Le couple Bogart est indissociable à la ville et au cinéma. Ensemble, ils prennent la tête du comité du 1er amendement avec Sinatra, Groucho Marx et John Houston. En 1947 débute la chasse aux sorcières ou plus exactement aux communistes. Hollywood n’est pas épargnée. Accusé de violer les principes de base de la démocratie, la commission Mc Carthy passe outre et inscrit sur une liste noire 300 artistes d’Hollywood, le couple Bogart-Bacall ne pourra rien y faire.

    Marilyn Monroe, Humphrey Bogart, Lauren Bacall, lors de la première de “Comment j’ai épousé un millionnaire” à Los Angeles le 4 novembre 1953

    En 1948, elle tourne son dernier film avec Bogart Key Largo. Cheveux ondulés, regard fondant, voix éraillée, sourcils en circonflexe Lauren Bacall est à cette époque la nouvelle femme fatale du cinéma.

    En 1953, elle tourne pour la Fox avec Marilyn Monroe Comment épouser un millionnaire puis La femme modèle avec Gregory Peck du réalisateur Vincente Minelli. Dans ce film elle remplace au pied levé Grace Kelly partie se marier sur un rocher célèbre. C’est à cette époque, en 1956, qu’elle se sépare d’Humphrey Bogart. Atteint d’un cancer, il décède le 14 janvier 1957.

    Une nouvelle vie commence pour Lauren Bacall mais c’est aussi le début de l’oubli. Indissociable de Bogart les studios hollywoodiens ne lui font plus confiance. Elle vole alors de bras en bras, ceux de Sinatra puis de Jason Robards, acteur alcoolique avec qui elle se marie en 1961. Ils resteront ensemble 8 ans et auront un enfant. C’est alors qu’elle repart pour New York pour refaire du théâtre. En 1970, Broadway lui propose de jouer dans Applause. D’autres pièces suivront. Elle termine sa carrière en faisant des apparitions dans Prêt à porter de Robert Altman ou Le crime de l’orient express et fait du doublage. Elle décède le 21 août 2014 à New York.

    En 1999, Lauren Bacall est classée 20e actrice de légende dans le classement de l’American Film Institute. Pour l’anecdote, Humphrey Bogart termine premier. Ils resteront à jamais le couple mythique du cinéma américain.

  • Hedy Lamarr : actrice et inventrice du GPS


    Hedwig Eva Maria Kiesler est née le 9 novembre 1914 à Vienne, en Autriche. Surnommée “la plus belle femme du monde”, cette actrice – scientifique a eu une vie faite de rebondissements.

    L’extase en guise de notoriété

    Hedwig se présente seule, à seize ans, probablement recommandée par une relation de ses parents dont la situation financière s’est dégradée, aux studios Sascha de Vienne. Georg Jacoby l’engage pour deux films : Geld auf der Strasse (1930) avec Rosa Albach-Retty, la grand-mère de Romy Schneider, et Tempête dans un verre d’eau (1931). Elle doit sa notoriété à un film tchèque sorti en 1933 : L’extase. Elle est filmée en gros plan simulant un orgasme et courant toute nue dans un champ après un cheval qui a emporté sa robe. Un scandale à l’époque. Présenté à la Biennale de Venise, ce long-métrage est condamné par le pape Pie XII, mais, comme bien souvent quand l’Eglise se mêle de cinéma, propulse la jeune Hedy Lamarr au rang de star planétaire.

    A la fin des années 30, la Metro Goldwin Mayer lui propose un contrat de sept ans où elle tourne une quinzaine de films aux succès plus ou moins avérés. C’est à cette époque qu’elle adopte son nom de scène : Hedy Lamarr.

    Une geek avant l’heure

    Touche à tout, Hedy Lamarr, a des passions multiples. L’une d’entre elles l’a conduit vers une invention qui profite aujourd’hui au monde entier : le radio guidage. Lamarr avait pris connaissance de technologies de différentes armes lorsqu’elle avait été mariée de 1933 à 1937 à Friedrich Mandl, un très important fabricant d’armes autrichien pro nazi.

    Hedy Lamarr et George Antheil au cours de leurs expériences

    Quand elle n’était pas sur un plateau de tournage, Hedy Lamarr passait son temps à inventer. Ainsi, en 1941, elle met au point, avec le compositeur et pianiste américain George Antheil, un système commutateur de fréquence capable de guider une torpille en utilisant la technologie appelée «zapping radio» et qui permet au système émetteur-récepteur de la torpille de changer de fréquence, rendant pratiquement impossible la détection de l’attaque sous-marine par l’ennemi. De quoi contribuer à la défaite des Allemands… En clair, il s’agit d’un principe de transmission toujours utilisé pour le positionnement par satellites (GPS), les liaisons cryptées militaires, les communications des navettes spatiales avec le sol, la téléphonie mobile ou dans la technique Wi-Fi.

    Cette femme est donc à l’origine de nos communications par téléphone portable avec la « technique Lamarr ». Son invention n’est pas prise au sérieux ou tout du moins on ne lui dit pas. Le dossier est pourtant classée “secret défense”. Une starlette qui fait la leçon à l’US Army n’est pas très bon pour l’image… En 1942, le brevet US 2.292.387 est néanmoins accordé à George Antheil et Hedy Kiesler Markey, de son nom de femme mariée. Ce procédé est finalement utilisé dans la crise des missiles de Cuba en 1962 et pendant la guerre du Vietnam.

     

    Des caprices et des hommes

    À la fin des années 40, Hedy Lamarr se lance dans la production de films. Comédie, drame, péplum, elle essaye à peu près tous les genres sans parvenir au succès mis à part Samson et Dalila de Cecil B. DeMille en 1949. En 1949, Hedy Lamarr remporte le seul prix de sa carrière, le Prix pomme acide de l’actrice la moins coopérative remis par les Golden Apple Awards… Intelligente, capricieuse, Hedy Lamarr a aussi la passion des hommes. Et il y a du beau monde : David Niven, Marlon Brando, Jean-Pierre Aumont, Eroll Flyn, Orson Welles, Charlie Chaplin, Billy Wilder, Otto Preminger, Charles Boyer, Clark Gable, James Stewart, Robert Taylor, Robert Walker, Spencer Tracy ou le photographe Robert Capa. Sur les hommes, elle estime qu’“en dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre, et je n’ai pas le temps de lui faire la leçon.” Elle se mariera six fois.

    Jean-Pierre Aumont se souvient d’elle en ces termes : « Il y avait une actrice autrichienne, Hedy Lamarr, qui était une des reines d’Hollywood ; elle regrettait tellement le climat pluvieux de son Tyrol natal qu’elle avait fait installer, dans le jardin de sa propriété en Californie, une machine à faire la pluie ».

    À la fin des années 50, Hedy Lamarr se retire de la vie publique et amorce une descente aux enfers. Elle passe devant les tribunaux pour vols à l`étalage, expérimente la chirurgie esthétique et dilapide sa fortune. Elle reçoit rétroactivement le prix de l’Electronic Frontier Foundation américaine en 1997. Elle décède trois ans plus tard en Floride à l`âge de 85. À titre posthume, elle et George Antheil sont ensuite admis au National Inventors Hall of Fame en 2014. Les Geek lui disent merci.

    BOMBSHELL : le documentaire sur Hedy Lamarr

    Hedy Lamarr : From Extase to WiFi est un film documentaire biographique américain, réalisé par Alexandra Dean sorti en 2017. Il raconte les débuts fulgurants dans Extase aux prémices des nouvelles technologies chères à notre ère digitale. Ce double portrait est celui d’une actrice qui fascina le monde par sa beauté et sa liberté sexuelle exacerbée. L’autre, plus intime, est celui d’un esprit scientifique insoupçonné. Obsédée par la technologie, Hedy inventa un système de codage des transmissions qui aboutira au GPS et bien plus tard au Wifi. Il s’agit d’une invitation contemporaine à redécouvrir une figure complexe, celle d’une enfant sauvage partie conquérir Hollywood pour fuir son mari pro-Nazi.

  • Natalie Wood : l’enfant star


    Natalie Wood de son vrai nom Natalia Nikolaïevna Zakharenko est la  fille d’une danseuse et d’un directeur de cinéma, tous deux émigrants russes née en 1938 à San Francisco. Elle commence une carrière d’actrice à l’âge de cinq ans dans le film La nuit sans Lune, poussée par une mère tyrannique. Son premier succès vient en 1947 dans Le Miracle de la 34e rue.

    Nathalie Wood, 5 ans, joue du piano pour sa mère.

    Pour les scènes de larmes, la mère de Natalie allait jusqu’à arracher les ailes d’un papillon pour faire pleurer sa fille et satisfaire les réalisateurs. Ambiance. Un jour où Natalie devait traverser un pont sous une pluie diluvienne, la petite fait une chute et se casse le poignet. Sa mère, effrayée à l’idée que le réalisateur ne renvoie Natalie à cause de cette blessure, n’en informe personne et oblige Natalie à se taire et à continuer le tournage sans la faire soigner. En résultera une malformation osseuse très visible, que Natalie Wood dissimulera toute sa vie sous d’énormes bracelets ou des vêtements.

    Natalie Wood en 1955

    Une adolescence avec les plus grandes stars

    La suite est un conte de fée. En 1952, elle rencontre Nicholas Ray dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle a quinze ans, lui quarante-cinq. Grâce à lui, elle obtient le rôle de Judy, le premier rôle féminin de La Fureur de vivre (1955) où elle donne la réplique à James Dean.  Rôle qui lui vaudra une nomination pour l’Oscar du meilleur second rôle féminin et remporte un Golden Globe en tant que révélation. Pendant sa liaison avec Ray, Dennis Hopper devient son amant.

    Natalie Wood en indienne dans ‘La prisonnère du désert’

    Elle enchaîne l’année suivante avec La Prisonnière du désert, mémorable film de John Ford où elle incarne le rôle d’une enfant de fermiers enlevée par les Indiens et élevée par eux, jusqu’à ce que son oncle, John Wayne, la retrouve. A noter que sa petite sœur Lana Wood, âgée, de 9 ans joue également dans le film. Elle apparaîtra bien plus tard dans le James Bond Les diamants sont éternels avec bien d’autres atours en tant que Plenty O’Toole (Abondance Delaqueue).

    Robert Wagner l’homme de sa vie

    Robert Wagner et Natalie Wood en 1957 à Palm Springs

    En 1956, elle rencontre l’acteur Robert Wagner, qu’elle épouse un an plus tard, le 28 décembre 1957, à Scottsdale en Arizona. Ils se séparent en 1961 et divorcent le 27 avril 1962. Elle a alors commencé une relation avec l’acteur Warren Beatty rencontré dans le film La fièvre dans le sang d’Elia Kazan pour lequel elle est nommée une deuxième fois aux Oscars.

    La même année, elle tourne dans la comédie musicale West Side Story. Suit une troisième nomination aux Oscars en 1963, pour Une certaine rencontre film social qu’elle tourne avec le non moins célèbre Steve McQueen.

    Natalie Wood et Steve Mc Queen dans ‘Une certaine rencontre’ en 1963

    Elle épouse ensuite le scénariste et producteur anglais Richard Gregson dont elle a une fille, Natasha, en 1970, et en divorce pour se remarier avec Robert Wagner, le 16 juin 1972. Ce dernier devient l’acteur vedette de la série L’amour du risque de 1979 à 1984. Une fille, Courtney, naît le 9 mars 1974. Natalie Wood interrompt quelque temps sa carrière pour s’occuper de ses deux filles.

     

     

    Une fin tragique non élucidée

    Natalie Wood et Robert Wagner photographiés en 1965

    Sa carrière prend fin dramatiquement en 1981 quand elle est retrouvée noyée près de l’île californienne de Santa Catalina. Au moment de sa mort, elle tournait le film de science-fiction Brainstorm, qui sortira sur les écrans près de deux ans après, en septembre 1983. Les circonstances de sa mort demeurent floues. L’actrice est retrouvée noyée à deux kilomètres du bateau, en chemise de nuit et chaussettes. Officiellement, sa mort fut considérée comme noyade accidentelle, et cela malgré le fait que l’autopsie constata de nombreuses contusions. Le 16 novembre 2011, le bureau du sheriff de Los Angeles déclare rouvrir l’enquête. Le capitaine du bateau, Dennis Davern livre en novembre 2011 une nouvelle version du contexte de l’accident, qui n’est pas celle de l’époque. Selon lui, une dispute a éclaté entre Natalie Wood et Robert Wagner sous les yeux de Christopher Walken.

    Le 11 juillet 2012, la cause de la mort de Natalie Wood passe du statut “accidentelle” à “non déterminée”, ce qui relance l’enquête de ce triste soir du 29 novembre 1981. Le 15 janvier 2013, la cause de la mort de Natalie Wood est qualifiée de “noyade et autres facteurs indéterminés”, en raison de la présence d’ecchymoses sur l’avant-bras droit, le poignet gauche et le cou. Ces blessures auraient été faites avant l’entrée du corps dans l’eau. Natalie Wood était hydrophobe, elle est enterrée au Westwood Village Memorial Park Cemetery de Los Angeles.


Suivez nous :