Le début dessinées 60 coïncide avec la rencontre entre Marilyn Monroe et Yves Montand pour le film Le Milliardaire. Aucune star masculine de l’époque de voulait tourner ce film, Paul Newman, Cary Grant, Yul Brunner, Gregory Peck… sont pressentis mais il faut chanter et lever la jambe et surtout partager la vedette avec la capricieuse Marilyn.
La romance Montand
En 1959, Yves Montand était à New York où il se produisait sur scène. Marilyn était venue à sa première en compagnie d’Arthur Miller que Montand connaissait pour avoir joué sa pièce Les sorcières de Salem. C’est Marilyn qui suggéra le nom de Montand aux producteurs du film. Il présentait l’avantage de savoir danser et chanter. Il fut une oreille attentive et complice pour une Marilyn toujours en proie à ses excès. Mais ce qui représentait pour Marilyn une histoire d’amour n’était pour Montand qu’une passade, attaché plus que jamais à Simone Signoret.
Marilyn voit son nouveau psychiatre, le Dr Ralph Greenson, quasi tous les jours. Il exerce une influence marquée sur sa patiente. C’est aussi l’époque où Marilyn rencontre John F. Kennedy, qu’elle connaissait déjà depuis 1954, chez l’acteur Peter Lawford marié à sa soeur, Patricia Kennedy.
S’ensuit en 1961, Les Désaxés de John Huston avec Clark Gable et Montgomery Clift. Marilyn interprète un rôle spécialement écrit pour elle par son mari Arthur Miller, celui d’une femme qui vient de divorcer, qui est perdue, qui ne sait pas où aller ni que faire, et qui est très déçue des hommes. Le personnage de Roslyn s’inspire à s’y méprendre de Marilyn.
Le film n’eut guère de succès à sa sortie. Il est aujourd’hui connu pour des raisons particulières. Clark Gable mourut en effet d’un infarctus quelques semaines après la fin du tournage. Marilyn Monroe fut désignée responsable de ce drame, en raison d’un tournage marqué par ses retards incessants ou sa dépression nerveuse, qui l’a contrainte à être hospitalisée pendant 12 jours. La femme de Clark Gable, enceinte à cette époque, lui en voudra beaucoup ce qui jetera Marilyn dans une nouvelle phase de dépression. Pour couronner le tout, Arthur Miller, las des excès de son épouse, demanda le divorce.
En janvier, elle acquiert ce qui sera sa dernière demeure au 12305 Fifth Helena Drive à Brentwood dans les environs de Los Angeles à Beverly Hills. C’est une maison de plein pied avec piscine pas très grande au fond d’une impasse se terminant en placette ronde. Comme tous les précédents appartements ou maisons, elle en avait fait repeindre l’intérieur entièrement en blanc. Le mobilier minimaliste était mexicain.
Un anniversaire, une chanson, une robe mythique
Le 19 mai 1962, un événement vient encore enrichir, s’il en fallait plus, sa légende. Elle est invitée à chanter Happy Birthday lors de la célébration du 45ème anniversaire du Président Kennedy alors qu’elle tourne le film Something got to give réalisé par George Cukor. Elle reçoit un courrier de la Maison Blanche le l’invitant au « New York’s Birthday Salute to The President » de la part de Kenneth O’Donnell, assistant particulier du Président. Il lui indique que sa présence à cette soirée « garantirait un succès extraordinaire à l’événement et un hommage de circonstance au Président Kennedy ». Jacqueline Kennedy annule sa venue et passe la journée au Loudon Hunt Horse Show avec ses enfants, John et Caroline. La célébration de l’anniversaire de Kennedy se tient au Madison Square Garden devant plus de 15 000 personnes. L’événement est également un gala de collecte de fonds pour le Parti Démocrate.
Peter Lawford, le beau-frère du Président, introduit Monroe avant son apparition sur scène. Il fait allusion à la réputation de l’actrice d’arriver toujours en retard en l’annonçant à plusieurs reprises alors qu’elle n’est même pas encore sur scène. Lorsque Monroe apparaît finalement elle ôte son manteau d’hermine blanche pour révéler une robe de soie moulante et étincelante devant un public stupéfait. L’actrice porte une robe de soie moulante à même la peau rehaussée de 2 500 strass qui donne l’illusion de la nudité.
Une robe créée par un français
Deux mois plus tôt, Richard Adler, le producteur de la soirée avait interrogé Marilyn au sujet de la robe qu’elle allait porter. Elle lui avait promis une robe historique et lui décrivit une robe noire à col montant Norman Norell. En parallèle et dans le secret le plus complet elle engagea un couturier français, Jean-Louis Berthault qui avait pour consigne de lui faire une robe «éblouissante». Ce dernier était responsable des costumes de la Columbia, et l’actrice était impressionnée par les robes moulantes qu’il avait créé pour Marlène Dietrich. Berthault réalisa la robe avec 200 pièces d’une étoffe non doublée sauf au niveau de l’entrejambe et des seins, à même le corps de Monroe, et il fallut trois semaines pour coudre les 2 500 perles de cristal sur la robe. La robe emblématique de Monroe créée par Berthault pour un coût d’origine de 1 440,33 $ équivaudrait aujourd’hui à 8 970 $ !
Une tragédie digne d’Hollywood
Cette parenthèse enchantée ne fut qu’éphémère. Ses allers-retours chez son médecin Greenson et DiMaggio, un nouveau coma dû aux barbituriques, tout cela pendant le tournage de son nouveau film Something’s got to give, était finalement un rien prémonitoire. Le 7 juin la Fox la vire du tournage. Des négociations sont immédiatement engagées. Le 20, la Fox annonce la reprise du tournage. DiMaggio et elle parlent remariage…. D’autres projets de films sont lancés, I love Louisa et Jean Harlow story. Le vendredi 3 août, elle se consacre à de nombreux appels téléphoniques professionnels et privés et notamment son psy. Le samedi elle semble déprimée et confuse. Le Dr Ralph Greeson envoie Eunice Murray, la femme à tout faire (chargée sans doute de l’espionner). Cette dernière indique à 20h30 qu’elle va bien.
À partir de ce moment-là les théories et versions divergent. Qui est venu, quand, pourquoi, averti par qui…. Quand est-ce que Marilyn est morte exactement ? Vers 4h30 du matin, le Dr Ralph Greeson, fracture une fenêtre de la chambre. Eunice Murray, la gouvernante de l’actrice, l’avait appelé en pleine nuit, car Marilyn ne répondait plus à ses appels et la porte de sa chambre était fermée à double tour. Greenson découvre Marilyn couchée sur le ventre, entièrement dévêtue. L’une de ses mains repose sur son téléphone, comme si elle avait tenté d’appeler quelqu’un au secours. La police arrive à 4h35 du matin. Deux des médecins proches sont déjà sur place. Nous sommes le 5 août 1962.
L’autopsie révélera que Marilyn avait ingurgité 13 mg de Pentobarbital soit dix fois la dose normale et 8 mg d’hydrate de chlorate soit 20 fois la dose recommandée. Tout le déroulé de cette macabre soirée ne peut laisser que des doutes sur le bienfondé de ce suicide volontaire, accidentel ou forcé. Tout fut bâclé : les déclarations de témoins et notamment celles d’Eunice Murray, l’arrivée tardive de l’ambulance, l’enquête hâtive de la police, les conclusions des légistes. La chambre a été soigneusement nettoyée, le corps vraisemblablement déplacé, pourquoi la gouvernante était-elle en train de nettoyer les draps du lit de Marilyn quand le sergent Jack Clemmons entra dans la chambre à 4h35 du matin ? S’agissait-il de nettoyer les traces d’un lavement décidé par le psychiatre de Marilyn et qui aurait en réalité causé la mort ? S’agissait-il de nettoyer d’autres traces, celles d’un meurtre ? Marilyn gênait-elle trop les Kennedy ? En savait-elle trop sur leurs relations ? La Mafia voulait-elle embarrasser les Kennedy ?
Personne n’ayant réclamé son corps après son décès, c’est Joe DiMaggio qui organisa la cérémonie selon les rites juifs (Marilyn avait “épousé” aussi la religion de son ex mari Arthur Miller). Il fit savoir qu’il interdisait aux gens d’Hollywood et à la famille Kennedy d’apparaître au cimetière. Seuls son maquilleur et son masseur purent assister à la cérémonie. Lee Strasberg, sa répétitrice, lut l’Homélie et Over The Rainbow interprété par Judy Garland diffusée. 24 personnes au total étaient présentes.
Marilyn repose au Pierce Bros Westwood Park Memorial sur le domaine de Westwood village où sont également enterrés Dean Martin et Natalie Wood. Une simple stèle “Marilyn Monroe 1926-1962” est posée. Jusqu’à son propre décès, Joe DiMaggio fit fleurir sa tombe trois fois par semaine d’une rose rouge.
Marilyn Monroe Chapitre 1 : 1926-1945
Marilyn Monroe Chapitre 2 : 1946-1952
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