Au début des années 60, Ford avait réussi son pari avec la Thunderbird en convainquant les automobilistes aisés, mais pas nécessairement riches, qu’ils méritaient de garer une voiture statutaire dans l’allée de leur maison. La personal luxuary car était née. La combinaison de performances et de luxe de la Thunderbird avait contraint General Motors de déployer à la hâte quelques modèles concurrents comme la Pontiac Grand Prix, l’Oldsmobile Toronado (traction avant) et la Buick Riviera.
Coupé sportif haut de gamme à la ligne spécifique, la Riviera est entièrement nouvelle dans son concept et son design. Conçue par Bill Mitchell, le tout nouveau vice-président du stylisme chez General Motors, la Riviera a été imaginée à l’origine pour ressusciter la marque La Salle. A ce titre, elle devait être construite par Cadillac. Le projet échoue finalement chez Buick et s’installe au sommet de la gamme de la marque, dont elle sera le modèle le plus cher jusqu’en 1973.
Au sein du groupe General Motors la gamme Buick est positionnée au-dessus de la marque grand volume Chevrolet mais en dessous de la division luxe Cadillac. De 1955 à 1958, le nom Riviera est utilisé pour les modèles 2 et 4 portes hardtop sans montants centraux. De 1959 à 1962, le nom Riviera voit son usage réduit à un seul modèle de la gamme Electra 225. C’était le modèle 4 portes hardtop à six vitres. C’est donc en 1963 que le nom Riviera fait son apparition sur un modèle à part entière : la nouvelle “voiture personnelle de luxe” de Buick. La voiture connaîtra un grand succès et dépassera la T-Bird, avant d’être imitée par la Pontiac Grand Prix au sein même de General Motors.
Des caches phares rétractables en 65
Trois générations de Riviera vont se succéder sur une période de onze ans. Une mention spéciale est attribuée au modèle de 1965 avec ses phares avant rétractables dans les ailes. Un gadget qui faisait son petit effet. L’intérieur chromé et la planche de bord en pente douce contribue au luxe ambiant. La sellerie en cuir, la radio et les vitres électriques font partie de l’équipement de série agrémentés de badge spécifique « Riviera ».
Sous son capot, la Riviera accueille le V8 Buick de 401 ci de 325 ch. Il équipe déjà les Invicta, Wildcat et Electra. En option et en exclusivité sur la Riviera, ce moteur, est poussé à 340 ch. Cette mécanique devient la monte standard en 1964, alors qu’une version GS Gran Sport de 360 cv est lancée l’année suivante. Côté transmission, la boîte automatique à deux vitesses des débuts est remplacée par une Turbo-Hydramatic à trois rapports. Plus proches d’une Corvette que d’une Thunderbird, les performances sont remarquables, la voiture atteint les 200 km/h. La tenue de route de la Riviera n’est pas en reste, une fois n’est pas coutume au pays de l’Oncle Sam.
Vers un style Boat-Tail Perdant du terrain sur sa rivale la Thunderbird, Buick fait subir à la Riviera une profonde métamorphose esthétique en 1966. La ligne évolue vers un profil fastback. En 1971, la Riviera fut complètement redessinée avec un arrière en V en pointe de bâteau. Très controversé, ce trait auquel tenait particulièrement Bill Mitchell, rappelait clairement le coupé Corvette Sting Ray de 1963. Les modèles de cette époque étaient d’ailleurs surnommés “Boat-tail”. A partir de 1974, la Riviera évoluera vers une ligne des plus traditionnelles perdant son esprit originel haut de gamme.
Le style Boat-Tail inspiré de la Corvette Sting Ray de 1963.
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