Si Air France évoque en chacun d’entre nous l’image de l’excellence française dans les années 60 et 70, eu égard à l’image fantastique que drainait Concorde, il est une compagnie américaines qui symbolise à elle toute seule l’âge d’or du voyage : la Pan Am. Première compagnie à avoir desservi 6 continents et 80 pays.
Un pilote d’exception comme ambassadeur : Charles Lindbergh
Pan American Airways est fondée en 1927 par Juan Trippe. La compagnie dessert en premier lieu Key West en Floride à La Havane. Rapidement le réseau de Pan Am est étendu à travers l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Pan Am rachète de nombreuses compagnies en Amérique centrale et en Amérique du Sud, et remporte la plupart des contrats gouvernementaux de courrier par avion. C’est Charles Lindbergh qui négocie ces contrats. Surnommé « L’aigle solitaire », il est connu pour avoir été le premier pilote à relier, sans escale, New York à Paris le 21 mai 1927 en 33 heures et 30 minutes, à bord de son avion Spirit of Saint Louis.
Alors que Pan Am développe son réseau en Amérique du Sud, elle négocie aussi avec la Grande-Bretagne et la France pour ouvrir une desserte aérienne entre les États-Unis et l’Europe mais la France est peu enthousiaste, car sa compagnie nationale Aéropostale est un acteur important en Amérique latine et un concurrent de Pan Am sur certaines lignes.
Après-guerre : le début de l’âge d’or
Après la guerre, la flotte de Pan American est rapidement remplacée par des avions civils plus rapides, comme le Boeing 377. Pan Am invente la classe touriste en 1952 (3800 $ l’aller-retour Paris – New York). La Pan Am commence à investir dans de nouvelles innovations, comme l’avion à réaction avec le Boeing 707.
Elle stupéfait l’industrie en commandant pas moins de 45 avions. Idem en 1968 avec la commande de 25 gros porteurs Boeing. La Pan Am se dynamise en associant étroitement son identité à nouvelle flotte à la pointe de la modernité. Elle fut aussi une des trois premières compagnies aériennes à signer des options de commande pour le Concorde, finalement vendu à British Airways et Air France. Son identité visuelle reflète ce dynamisme avec un globe bleu royal et Pan Am écrit en grosses lettres.
L’hôtesse de Pan Am, l’atout charme
Les représentantes de cette Pan Am moderne et excitante sont ses hôtesses de l’air. Le marketing de Pan Am crée le mythe de l’hôtesse en bleu charmante, éduquée, multilingues, cosmopolite. La série télévisée Pan Am, avec l’actrice américaine Christina Ricci, montre très bien l’âge d’or de la compagnie en suivant les aventures de ces hôtesses de l’air.
En 1962, avec l’augmentation du trafic, Pan Am passa commande à IBM du PANAMAC, un ordinateur puissant qui enregistrait les réservations d’avion et d’hôtel, et gère une quantité d’informations très importante sur les villes, les pays, les aéroports, les avions, les hôtels et les restaurants. L’ordinateur occupe le quatrième étage de l’immeuble Pan Am, qui est alors en construction à Manhattan et qui est pendant longtemps le plus grand immeuble de bureaux au monde.
Pan Am construit aussi Worldport, un terminal à l’aéroport JFK qui reste le plus grand terminal aérien du monde pendant de nombreuses années, reconnaissable à son toit elliptique de 16 000 m2, suspendu au-dessus du terminal par 32 jeux de poteaux et câbles d’acier.
1973 : début de la chute de Pan Am
La crise pétrolière de 1973 marque le début de la chute de Pan Am. Une combinaison du prix élevé des carburants, de la faible demande de transport aérien, et une surenchère d’offres sur le marché international du voyage aérien entraîne une chute des revenus et profits de la Pan Am. Comme d’autres compagnies aériennes de premier plan, Pan Am investit dans une flotte importante de nouveaux Boeing 747 dans l’espoir que la demande de transports aériens continuerait à augmenter. La disparition de la cette compagnie mythique intervient en 1991.
Air Hollywood ré-enchante la Pan Am expérience
Mais comme le mythe ne doit pas mourir, l’entreprise Air Hollywood, en Californie, propose de revivre l’expérience Pan Am à bord d’un simulateur de vol, réplique d’un luxueux Pan Am 747. L’expérience Pan Am commence au bureau exclusif de check-in First & Clipper classe où l’agent de clientèle Pan Am fournit à chaque passager son laisser-passer d’embarquement en première classe.
L’hôte est invité au Clipper Club où il a l’occasion de parcourir les souvenirs panaméricains d’époque : uniformes authentiques, sièges d’avion, sacs à main … A bord, les hôtesses ornées d’uniformes panaméricains originaux accueillent les passagers à bord avec un verre de champagne accompagné de la voix apaisante de Frank Sinatra. Les intérieurs de chaque cabine sont restaurés uniquement avec des éléments de décoration de la cabine et l’image d’origine de Pan Am.
Avant de décoller, l’équipage effectue une démonstration de sûreté en vol suivi d’un bref message de bienvenue du poste de pilotage. Invité à prendre place autour de leur table, les passagers ont leur repas de 4 plats servi dans le pur style Pan Am. Après le dîner, une sélection de vidéos est proposée avec un cocktail. A la fin du vol , les passagers ont la possibilité de découvrir le poste de pilotage.
Des produits dérivés pour entretenir le mythe
Aujourd’hui de nombreux produits dérivés maintiennent le mythe en vie. Cette compagnie ne veut décidément par mourir et c’est tant mieux tant elle évoque une Amérique dynamique, séduisante, exploratrice au cœur de l’âge d’or des années 50 et 60.
Leave a Reply