Le Grand Prix de Monaco historique s’est déroulé mi-mai. Le Grand Prix de Formule 1 est attendu quant à lui, le dernier dimanche de mai. L’occasion de revenir sur une des plus anciennes courses automobiles, inégalée, tant son circuit en ville constitue un rendez-vous mythique .
Disputée en Principauté, sur un circuit urbain conçu en 1929 et inspiré par les courses de Santa Monica ou Corona en Californie , il a, à cette époque, pour ambition d’ être une vitrine de la Principauté au même titre que le rallye automobile Monte-Carlo créé, quant à lui en 1911. Le petit territoire monégasque (1,5 km² à l’époque) limite le tracé du circuit qui n’offre pas beaucoup d’opportunités de dépassements. C’est son charme, la bagarre est intense.
Première course en 1929 avec 16 pilotes
La course inaugurale a lieu le 14 avril 1929. Seize pilotes prennent le départ du premier Grand Prix de Monaco sur une grille tirée au sort, remporté par William Grover-Williams, au volant d’une Bugatti. Il boucle les cent tours du circuit de 3,180 km à une moyenne de 80 km/h… Interrompue pendant la guerre de 1938 à 1947, l’épreuve reprend en 1948 mais n’a pas lieu l’année suivante du fait du décès du Prince Louis II.
Premier succès pour Fangio en 1950
Le 21 mai 1950, le circuit accueille la seconde manche du premier championnat du monde des conducteurs. Dès le premier tour de la course, l’Italien Farina part à la faute à la sortie du virage du « Bureau de Tabac » et provoque ce qui reste encore aujourd’hui l’un des plus gros carambolages de l’histoire de la F1. Dix pilotes doivent abandonner. Juan Manuel Fangio à bord de son Alfa Roméo parvient à se faufiler au milieu des monoplaces abandonnées. Débarrassé de ses principaux adversaires, l’Argentin remporte facilement son premier succès en championnat du monde.
L’épreuve redevient en 1952 une course de voitures de sport mais le Grand Prix automobile de Monaco fait sa réapparition en 1955 au championnat du monde des conducteurs pour ne plus jamais s’effacer du calendrier.
Le circuit de Monaco serpente autour du port d’Hercule, dans les rues de Monte-Carlo et de La Condamine, enchaînant les virages serrés. La piste étroite est exigeante et rend les dépassements difficiles.
Maurice Trintignant 1er vainqueur français
Lors de l’édition de 1955, les redoutables Mercedes W196 de Fangio et Moss cassent toutes les deux leur moteur. L’huile répandue sur la piste par la Mercedes de Moss est la cause probable de l’un des accidents les plus spectaculaires de l’histoire de la F1 puisqu’au freinage de la chicane, Alberto Ascari perd le contrôle de sa Lancia D50 qui plonge dans les eaux du port. Les hommes-grenouilles sauveront de la noyade le malheureux, qui pour la petite histoire décédera quelques jours plus tard dans un autre accident à Monza.
La course est remportée par Maurice Trintignant (Ferrari) qui devient le premier pilote français à remporter une épreuve du championnat du monde (voir image en haut de page). La tenue est digne de Chapal !
Enfin en 1967, à la lutte avec le futur vainqueur et futur champion du monde, Denny Hulme, l’Italien Lorenzo Bandini, à bout de forces, part à la faute à la chicane du port et heurte violemment les barrières. Prisonnier de sa voiture en flammes, il décédera de ses blessures trois jours plus tard. À la suite de ce drame, les organisateurs décident de réduire la longueur de l’épreuve de 100 à 80 tours, soit compte tenu des moyennes de l’époque, de 2 h 30 à 2 h de course.
Il est peut de dire que le Grand Prix de Monaco est entré dans la légende au travers de ses grands pilotes, ses catastrophes et ce circuit si atypique qui donne un éclat indéniable à la Principauté.
Grand Prix de Monaco - 1955 - Vainqueur Maurice Trintigant
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Grand Prix de Monaco - 1955 - Vainqueur Maurice Trintigant
Aujourd’hui, Monaco organise une édition “Historique” tous les deux ans depuis 1997. Une belle rétrospective des bolides d’antan.
Les 8 séries du Grand Prix Historique :
Série A : Voitures de Grand Prix et Voiturettes d’avant-guerre
Série B : Voitures de Grand Prix F1 et F2, construites avant 1961, moteur avant
Série C : Voitures de Sport à moteur avant ayant couru de 1952 à 1955 inclus
Série D : Monoplaces de Formule Junior, moteur avant, freins à tambour, de 1958 à 1960 inclus
Série E : Voitures de Grand Prix de Formule 1- 1500, de 1961 à 1965 inclus
Série F : Voitures de Grand Prix de Formule 1 de 1966 à 1972 inclus
Série G : Voitures de Grand Prix de Formule 1 de 1973 à 1976 inclus
Série H : « Solo Ferrari » Sport et GT à moteur avant et freins à tambours construites à partir du 1er janvier 1955
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