Les années 50 ont eu le mérite d’apporter leurs lots annuels de concept cars comme en témoigne la page Motorama de la Gazette d’Hector. Les américains ont été très productifs et force est de constater que cette Lincoln Indianapolis de 1955 ne ressemble à nul autre pareil.
Au début des années 50, les constructeurs américains n’hésitent pas à travailler avec les grands carrossiers italiens pour leur concept cars. Ainsi en 1955, Ford demande à Boano d’habiller un chassis de Lincoln 55. Le résultat futuriste et aéronautique est typiquement américain : chrome, fuselage ostentatoire, intérieur design.
Lincoln à l’épreuve de l’école italienne
Mais qui est donc ce Felice Mario Boano ? Designer chez Ghia pendant 9 ans, on lui doit la Lancia B20 ou la Fiat 1100. Parallèlement, au début des années 50, Chrysler fait carrosser plusieurs concepts cars chez Ghia. Boano se fait remarquer.
Il ouvre ensuite à Turin sa propre carrosserie en 1953. Ford le contacte pour lui proposer de travailler sur un concept car. Avec ce projet, Boano joue la surenchère avec une face avant imposante. Les phares superposés aux extrémités encadrent une moustache chromée remplaçant la calandre et surplombant une large prise d’air quasiment invisible.
Le pare-brise et la lunette panoramiques sont très tendances à cette époque. L’habitacle est très gracieux, grâce à l’encadrement supérieur de la portière et au panneau de custode triangulaire.
Inspiration aéronautique encore et toujours
Les faux échappements latéraux ne font que renforcer le style de la voiture qui nous en met plein la vue. Un avion de chasse ! Comme sur les autres concepts présentés sur la Gazette d’Hector, les lignes de la voiture sont fortement inspirées par l’aéronautique.
Côté mécanique, le V8 culbuté de 341 ci développant 225 ch de série est relié à une transmission automatique 4 vitesses.
Devant le pare-brise panoramique, le volant et la colonne de direction sont ceux de la Lincoln 1955 de série.
Planche de bord très travaillée
La planche de bord est masquée par un large volet décoré des lettres stylisées du mot Indianapolis. Il s’escamote vers le bas grâce à un bouton. Les cadrans et les commandes sont, là encore, largement inspirés de l’aéronautique.
La face arrière, semblable à la face avant, comprend des modules verticaux incorporant les feux arrière et les échappements fonctionnels.
Les pneus à flancs blancs sont à demi recouverts par des passages de roues descendant très bas comme cela se faisait à l’époque.
Poussière et résurrection
Après avoir été exposée au Salon de Turin, l’Indianapolis est expédiée aux Etats-Unis. Henry Ford , offre la voiture à l’acteur Errol Flynn, le chanceux. Au début des années 60, elle est détériorée par un incendie, puis change de main plusieurs fois, est partiellement restaurée dans les années 70 avant d’être entreposée pendant 20 ans. Au début des années 2000, elle subit une profonde restauration et reçoit sa teinte orange actuelle.
La voiture est actuellement côté 1.550.000 dollars. Un exemplaire unique qui fera parler de Lincoln comme d’un constructeur très original dans la production de concept cars. Un constructeur qui refera parler de lui quelques années plus tard avec la fameuse Batmobile des années 60. De quoi susciter des réactions !
[…] La société Miller et Tucker naît pour construire des voitures destinées à l’édition d’Indianapolis de 1935. Faute d’argent, le projet n’ira pas à son […]