Gene Tierney est la vedette du cinéma américain des années 40 au même titre que Lauren Bacall ou Janet Leigh. Née à Brooklyn le 19 novembre 1920, elle est la fille d’un courtier en assurance et d’une mère professeur de gymnastique.
Elle commence à étudier à la St. Margaret School de Waterbury puis à la Unquowa School dans le Connecticut. Elle a un goût prononcé pour la poésie. Elle passe ensuite deux ans en Europe en Suisse où elle apprend à parler couramment le français (Cocorico). En 1938, elle retourne aux Etats-Unis et s’inscrit à l’école de Miss Porter, école, avant-gardiste pour l’époque, qui a pour vocation d’ “éduquer” les jeunes femmes en leur proposant d’étudier de nombreuses matières littéraires et scientifiques.
Les studios de la Warner comme déclic
En voyage sur la côte ouest, elle visite les studios de la Warner où elle rencontre le réalisateur Anatole Litvak qui lui conseille de devenir actrice. Son physique très fin et ses pommettes saillantes ne passent pas inaperçus. La Warner veut lui faire signer un contrat mais ses parents la découragent en pointant le bas salaire. Gene Tierney n’abdique pas. A 17 ans, elle auditionne pour l’American Academy of Dramatic Arts de New York fréquenté notamment par Katherine Hepburn ou Grace Kelly.
Pour son premier rôle à Broadway en 1938, elle porte un seau d’eau sur la scène de What a Life!. La même année, elle est ovationnée pour The Primrose Path. L’année suivante, elle joue le rôle de Molly O’Day dans la production Mrs O’Brien Entertains , ce qui lui vaut ce commentaire élogieux de Brooks Atkinson dans le New York Times « Miss Tierney est rafraîchissante et d’une spontanéité désarmante ».
Le père de Gene Tierney monte alors la société Belle-Tier afin de promouvoir la carrière d’actrice de sa fille (ce dernier finira par lui voler tout son argent). Columbia la signe pour six mois en 1939. Elle rencontre alors le producteur Howard Hugues qui devient un ami proche. La Columbia Pictures ne lui trouvant aucun rôle, elle repart pour Broadway et incarne Patricia Stanley dans la pièce au succès critique et commercial The Male Animal en 1940. Elle fait la sensation de Broadway avant son vingtième anniversaire. Elle est également mannequin entre deux pièces pour LIFE et Vogue.
La star de la Fox
Engagée par la Century Fox, Gene Tierney devient une des principales stars de la firme. Elle fait ses débuts avec Fritz Lang dans un western avec Henry Fonda puis travaille avec John Ford et Henry Hathaway. Elle trouve son premier rôle important dans Shangai Gesture en 1941. Cette même année, elle se marie avec le styliste Oleg Cassini. Alors qu’elle contracte la rubéole, Gene accouche prématurément de son premier enfant. La petite Antoinette née aveugle et handicapée mentale. Cet épisode douloureux de sa vie a partiellement inspiré la romancière Agatha Christie pour son roman Le Miroir se brisa. Suite à cette épreuve elle se sépare de Cassini. Elle rencontre alors Tyrone Power avec lequel elle partage l’affiche du film Le Fil du rasoir.
En 1946, pendant le tournage du Château du Dragon, elle rencontre le jeune JFK en visite sur le plateau. Leur idylle se termine l’année suivante, ce dernier absorbé par ses ambitions politiques ne se caractérise pas par sa présence. A noter que pas rancunière pour un sous (ou amoureuse…), Gene Tierney enverra, en 1960, à Kennedy un message de félicitations pour son élection bien qu’elle ait admis avoir voté pour Nixon.
En 1943, elle impose sa beauté juvénile sur la comédie fantastique Le Ciel peut attendre. Elle incarne, comme Grace Kelly, un modèle américain idéal.
En 1944, c’est Otto Preminger qui lui procure son rôle le plus mythique avec Laura. L’histoire ? Laura qui travaille dans la publicité, est découverte abattue d’une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson enquête auprès de ses proches. Au fil de ses recherches, des témoignages, de la lecture de ses lettres et de son journal intime, l’inspecteur tombe sous le charme de la défunte Laura...
Nominée aux Oscars en 1945
Enfin, sa composition de femme possessive et meurtrière dans Péché Mortel en 1945 lui vaut une nomination aux Oscars. Elle joue ensuite dans Le château du Dragon et L’Aventure de Madame Muir en 1947.
Après 1950, sa carrière marque un peu le pas. D’autres actrices arrivent, Marilyn Monroe, Audrey Hepburn, Ava Gardner, Kim Novak… Elle continue à travailler avec des partenaires “bankable” comme Clark Gable ou Humphrey Bogart mais ses plus beaux rôles sont derrière elle.
En 1953, elle a une liaison malheureuse avec le fils de l’Aga Khan. Leur idylle, sérieuse, prend fin sur ordre du père de celui-ci. Déjà divorcé de Rita Hayworth, Ali Khan ne peut épouser une autre star hollywoodienne, l’autorité morale et religieuse n’acceptant pas cette union. Elle est alors en plein tournage de The Egyptian où elle pose sans crainte avec son léopard. La suite n’est pas glorieuse, l’actrice entame une longue période de dépression, abandonne un rôle dans Mogambo au profit de Grace Kelly et multiplie les séjours en maison de santé.
En 1958, elle rencontre le baron du pétrole texan W. Howard Lee. Ils se marient en 1960 et s’établissent à Houston au Texas. Elle fait un dernier gros film en 1962, grâce à Otto Preminger, dans Tempête à Washnington.
Gene Tierney incarne à jamais l’actrice glamour des 40’s. Sa beauté naturelle lui a permis de varier les rôles : tantôt douce, tantôt vénéneuse. A la Gazette on vous laisse choisir.
Gene Tierney dans Péché Mortel - 1945
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Gene Tierney dans Péché Mortel - 1945
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