Le Festival de Cannes bat son plein et nous réserve chaque année son lot d’émotions. Il ne se passe pas une année sans qu’un sein s’échappe d’une robe (Sophie Marceau), qu’un réalisateur soit prié de quitter le festival (Lars Von Tier), qu’une grève de photographes soit déclenchée à l’encontre d’une actrice (Isabelle Adjani), qu’un palmarès soit hué (Palme d’Or de Pulp Fiction)… mais pour ce qui est de la période qui nous intéresse à savoir les années 50, la décennie a également été riche en « affaires ».
Petit retour en arrière pour commencer sur la création du Festival. Dans les années 30, le Festival de la Mostra de Venise est sous l’emprise du fascisme de Mussolini et de sa censure. La France veut alors créer un Festival du monde libre. Biarritz puis Cannes sont pressenties. Cette dernière remporte la palme ayant fait le choix de prendre à sa charge le financement du festival.
Le 1er festival doit avoir lieu le 1er septembre 1939 avec la venue de vedettes américaines comme Gary Cooper… mais cette date coïncide avec la date du début de la seconde guerre mondiale. Le projet s’écroule. Il reprendra en septembre 1946 avec des problèmes de pénuries en tout genre et des problèmes techniques. Le festival se rode. Le palmarès est exponentiel et récompense à peu près tout le monde. Nous sommes sous l’ère diplomatique d’après-guerre, il ne faut vexer personne.
Brigitte Bardot met Cannes dans sa poche
Rendez-vous mondain affiché, le Festival prend son essor dans les années 50 avec l’arrivée des actrices américaines, italiennes et françaises qui feront, pour certaines d’entre elles, beaucoup parler d’elles.
En 1953, la jeune Brigitte Bardot (encore brune), alors âgée de 18 ans, pose pour les photographes sur la plage avec la complicité du “vieux briscard” du cinéma américain : Kirk Douglas (ici avec son superbe maillot de bain). Naissance d’une légende. Brigitte Bardot prend déjà la pause : la presse loue son naturel, sa naïveté, sa sensualité. Elle n’a pourtant que quelques apparitions au cinéma. Nous sommes à 3 ans de Et Dieu créa la femme qui fera sa renommée mondiale à Cannes.
Simone Silva se met Cannes à dos
Le scandale vient en 1954, lors de la 8è édition du Festival. Tout commence lors d’un pique-nique aux îles de Lérins, la starlette anglaise de série B Simone Silva pose aux côtés de Robert Mitchum. Devant l’insistance des photographes, elle enlève le haut et dissimule sa poitrine avec la complicité ou le « dévouement » de l’acteur américain. Les clichés provoquent un scandale. Elle se voit alors contrainte de quitter Cannes.
En Amérique l’affaire prend de l’ampleur sous la pression de l’opinion publique. La délégation américaine décide de quitter le Festival. Robert Favre Le Bret, le délégué général, se rend aux États-Unis pour négocier et persuade les Américains de rester en compétition. Malgré tout, les producteurs interdisent à l’actrice Grace Kelly de participer au Festival devenu synonyme de débauche. Ce sera la fin de Simone Silva qui ne pourra plus faire de cinéma. Elle finira par se suicider trois ans plus tard.
Grace Kelly fait rêver Cannes
En 1955, Grace Kelly est malgré tout de retour. Elle vient présenter Le crime était presque parfait d’Hitchcock. Elle rencontre pour la première fois le Prince Rainier de Monaco. Au milieu des années 1950, faute de touristes, l’avenir de la Principauté de Monaco est incertain. Le prince Rainier III veut faire de la principauté le passage obligé de la Jet Set et souhaite se rapprocher des Etats-Unis. Aristote Onassis, proche de la famille royale va plus loin et suggère un mariage avec une actrice. Dès lors, tout est mis en œuvre pour pousser la belle Grace Kelly dans les bras de Rainier.
Leurs fiançailles ont lieu le 6 janvier 1956 et le mariage le 17 avril. Anecdote : ce sont les studios Metro Goldwyn Mayer qui financeront en grande partie ce mariage.
Jayne Mansfield fait sa star
En mai 1958, Jayne Mansfield, rivale de Marilyn Monroe, se rend au Festival de Cannes avec son mari, Mickey, acteur et ancien Mister Univers. Le buste et le muscle font sensation ! Elle est interviewée par Léon Zitrone. La France découvre alors son petit gloussement sensuel qui a participé à la naissance de son mythe.
Enfin, car il faut toujours finir par une belle histoire, en 1959, Romy Schneider (20 ans) et Alain Delon (23 ans), jeunes fiancés, irradient la Croisette par leur beauté (photo en haut de page). Ils représentent à eux seuls le rendez-vous glamour français de l’année, un certain charme à la française, entre projecteurs, art de vivre, champagne et romantisme.
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