En 1963, en pleine « euphorie » spatiale, Chrysler décide de monter dans une voiture une turbine à gaz issue de l’aéronautique. Chez Chrysler, on pense la turbine comme étant l’avenir de l’automobile, elle doit succéder au moteur à explosion. Ainsi, la Chrysler Typhoon est produite à 55 exemplaires dont 5 prototypes.
Une opération de test unique en son genre
Aux prémices du Marketing, Chrysler décide de prêter pendant 3 mois, à des clients cobayes, une Chrysler Typhoon afin de tester la viabilité de ce type de motorisation. Le constructeur de Détroit reçoit 30 000 candidatures qu’il va tirer au sort. In fine, 203 « chanceux » sont retenus. Chrysler prend en charge l’entretien et l’assurance ainsi que les coûts de fonctionnement, le client-essayeur doit, quant à lui, payer l’essence, maintenir l’apparence de la voiture et remplir les documents d’évaluation envoyés par Chrysler.
Un concept à 350 000 $
La Chrysler Turbine présente un design extravagant pour son époque. Coupé hard-top à deux portes et quatre places. La face avant reprend l’apparence d‘entrée d‘air de réacteur. La face arrière, quant à elle, s‘inspire de l‘aéronautique avec des grands feux horizontaux et des décorations rappelant les tuyères d’avions à réaction.
La ligne est signée par le carrossier italien Ghia, qui a la charge de produire les caisses, lesquelles sont ensuite envoyées aux Etats-Unis pour y recevoir la turbine, l’intérieur et la teinte unique des Chrysler Turbine : le Turbine Bronze. La Chrysler Turbine est très bien équipée, vitres électriques, direction assistée, freins électriques … Chaque voiture est assemblée dans le centre de recherche de Chrysler et l’on estime le coût de fabrication de chaque voiture à 350.000$ d’aujourd’hui.
Gourmande mais mécaniquement simple
Avec cinq fois moins de pièces mobiles qu’un moteur classique, la turbine à gaz requiert un entretien minimum. Pas de radiateur, une seule bougie et pas de vidange. L’air comprimé arrive dans une chambre de combustion où le carburant est pulvérisé, puis enflammé. La dilatation de l’air entraîne alors les turbines. Un fonctionnement simple, dénué de toute vibration et surtout, capable d’avaler n’importe quel carburant : diesel, essence sans plomb, kérosène, fuel JP-4 de jet et même huile végétale. Le seul carburant incompatible étant l’essence à plomb. Ainsi, le Président Mexicain de l’époque n’hésite pas à faire tourner sa Chrysler Typhoon avec de la Tequila. La France, fidèle à son image de Luxe, utilise du parfum Chanel n°5 ! Un rendement coûteux car précisons que l’inconvénient majeur de la Chrysler est sa consommation qui pouvait atteindre 50 l/100km en ville avec un moteur qui tournait entre 22000 et 45 000tours/mn.
Carburant au plomb proscrit
On note aussi des problèmes quant à son démarrage, mais sans doute plus par défaut d’habitude. En effet, une turbine ne se démarre pas comme un moteur à explosion. Il faut accélérer seulement une fois que la turbine a atteint la bonne température. Autre problème, la turbine de cette Chrysler n’est pas prévue pour fonctionner avec du carburant au plomb, or, c’est à l’époque l’essence la plus facile d’accès, gare aux erreurs à la pompe ! Et pourtant cette technologie n’a pas que des écueils. Le moteur a seulement un cinquième des pièces mobiles d’un moteur à combustion traditionnel. Il ne présente aucune vibration. Sa simplicité offre une longue durée de vie, et aucun changement d’huile n’est nécessaire.
Aspirateur vs V8
Le bruit de ce moteur est unique et relève de l’avion de chasse (ou de l’aspirateur pour les mauvaises langues) ce qui a l’effet immédiat de flatter l’égo de son conducteur sauf pour les inconditionnels du V8 américain. Il fait 130 cv et « engloutit » le 0 à 100 km/h en 12s. Le plus gros problème à sa commercialisation de masse est sa consommation de carburant. Le problème des émissions de polluants et son prix élevé sont aussi des facteurs importants qui ont mis un frein à sa production. Si la Turbine parait prometteuse, le programme s’arrête rapidement sans qu’il n’y ait de commercialisation. Les premières normes américaines antipollution signent la fin de l’aventure, la consommation de la Chrysler Typhoon est trop importante pour les respecter.
Il reste à ce jour encore 9 exemplaires du véhicule, dont 3 en état de marche. Jay Leno, le célèbre comique américain et grand collectionneur de voitures, en possède une qu’il conduit à l’occasion. Une autre est présente au musée Chrysler et une dernière au musée des transports de Saint-Louis. Pour les autres modèles, il y a eu de l’eau dans le gaz, après avoir désactivé leur moteur Chrysler a procédé à leur destruction. La Gazette vous fait grâce de la terrible vidéo du broyage en règle des carcasses… sacrilège !
Vidéo sur la Chrysler Turbine \\\"Typhoon\\\"
-
Vidéo sur la Chrysler Turbine \\\"Typhoon\\\"
[…] est d’autant plus sensible à cet argument que les trois géants de Détroit General Motors, Chrysler et Ford font fi de ce point dans leur […]
[…] à turbine à gaz avec les Firebird en 1953, 1956 et 1956, Chrysler a emboîte le pas avec sa Typhoon en 1963 et c’est au tour Chevrolet cette fois-ci de prendre tout le monde à contre-pied avec un […]