Une fois n’est pas coutume, c’est une actrice presque méconnue qui a les phares de La Gazette. Anne Lloyd Francis reste dans les annales du cinéma pour être l’héroïne du premier film de science-fiction tourné en couleurs et en cinémascope. Il bénéficie alors du plus gros budget consacré à ce genre avec un coût de production de 1,9 million de dollars. Tourné en 1955, le film sort le 15 mars 1956.
Une actrice formée à Broadway
Anne Lloyd Francis, est née à Ossining dans l’État de New York le 16 septembre 1930. Elle décède d’un cancer à Santa Barbara (Californie) le 2 janvier 2011. Enfant unique, c’est à l’âge de cinq ans, qu’elle débute en devenant modèle durant la Grande Dépression afin d’aider financièrement sa famille, et débute à Broadway à l’âge de onze ans.
Mariée en 1952 puis divorcée, elle épouse en 1960, en secondes noces, le docteur Robert Abeloff dont elle divorce 4 ans plus tard. Elle a une fille unique avec lui, Jane Elizabeth Abeloff, en 1962 à Los Angeles. En 1970, elle adopte une fille, Margaret West et c’est l’une des premières adoptions autorisée à une personne célibataire dans l’État de Californie.
Le ticket charme du film de science-fiction
C’est donc en 1956, qu’Anne Francis décroche le rôle d’ Altaira Morbius dans La Planète interdite après avoir joué dans le film de science-fiction Rocket Man en 1954. Comme souvent, sa présence constitue le ticket « charme » du film. Ce qui devait être une série B de science-fiction devient plusieurs années avant 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick – le plus gros budget du cinéma fantastique hollywoodien. Fidèle à sa tradition, la MGM va tout mettre en œuvre pour produire Planète Interdite et en faire un film de référence du cinéma fantastique des années 50. Le scénario s’inspire de La Tempête, la dernière tragédie de William Shakespeare, dont il constitue une transposition dans le genre du « Space opera ».
La part d’ombre que l’on porte en soi
L’histoire ? Un croiseur fédéré entre dans le système d’Altaïr avec pour mission de récupérer l’équipage du Bellerophon, vaisseau dont on n’a plus de nouvelles. Ils ne trouveront qu’un unique survivant, le Dr Morbius, qui réside seul avec sa fille sur une planète mystérieuse sur laquelle rôde une force inquiétante. Le problème est qu’il refuse de repartir sur Terre, tout en priant ses «sauveteurs» de repartir avant qu’il n’arrive malheur. Mais le Commander Adams, séduit par la jeune Altaïra, n’aura de cesse de découvrir ce qui se cache en ce monde inconnu… Ouaou ! La question du double maléfique que l’on porte en soi est clairement évoquée avec le fameux Dr Morbius. Cette part d’ombre est incarnée par le monstre invisible issu des pulsions destructrices de l’inconscient du professeur Morbius, monstre éthéré, invisible, qui ne manifeste seulement durant le sommeil.
Planète interdite a fortement influencé la série télévisée Perdus dans l’espace. Les personnages sont différents car la série présente famille naufragée sur une planète. Mais le véritable vecteur de la série est le robot, une copie quasi conforme de celui du film. Cette série a elle-même engendré, en 1998, le film Perdus dans l’espace.
A noter également, la musique du film, composée par les époux Louis et Bebe Barron, est la première bande originale de film entièrement électronique. Ils sont aujourd’hui considérés comme les précurseurs de la musique électronique sur bande magnétique.
En 2013, le film est sélectionné par la National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès américain pour y être conservé, comme étant «culturellement, historiquement ou esthétiquement important».
Anne Francis continue alors sa carrière principalement à la télévision. Connue pour son rôle de Détective Honey West, elle décroche en 1966 le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série télévisée.
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